Codenames & Time Bomb, éclatez-vous au party game !
C’est bientôt la période des fêtes et ses incontournables soirées en famille ou entre amis qu’il faut égayer. Et si, entre deux discussions, vous pimentiez l’ambiance en proposant un petit party game ? Votre entourage est-il plutôt adepte des jeux de l’esprit ou préféreriez-vous quelque chose de plus fourbasse ? Pas de problème, dans un cas comme dans l’autre, nous pouvons vous conseiller deux des jeux les plus populaires cette année aux soirées de la Boite à Chimère : Codenames et Time Bomb.
L’espion qui venait du froid
Sorti dans sa version française en mai dernier, Codenames a fait un gros buzz dans la sphère ludique dès son apparition en boutique. Il faut reconnaître que ce party game réunit tous les ingrédients d’un jeu populaire : des règles simples à assimiler, des parties rapides et une jouabilité à peu près infinie avec un matériel minimaliste.
Le principe de ce jeu, créé par Vlaada Chvátil et édité par Iello, est simplissime : imaginez que vous avez les Chœurs de l’Armée Rouge à dîner (ou alors une équipe de football, le tout est d’avoir au minimum quatre joueurs mais vous pouvez être beaucoup plus nombreux), répartissez vos joueurs en deux équipes et désignez un « Maître espion » pour chaque groupe.
Vingt-cinq mots sont disposés sur la table, certains seront associés à l’équipe rouge, d’autres à l’équipe bleue, d’autres encore sont neutres et, enfin il y a LE mot interdit. Les deux Maîtres Espions, placés côte à côte, sont les seuls à connaître les répartitions grâce à une petite carte. Leur mission : être le premier à faire deviner à leurs coéquipiers les huit ou neuf mots attribués à l’équipe. Pour cela, le Maître espion donne un indice composé d’un seul mot et un chiffre indiquant le nombre de mots correspondant à l’indice.
Comme vous aimez les défis, vous n’allez pas essayer de faire deviner vos mots l’un après l’autre, l’objectif est d’optimiser votre tour en permettant à votre équipe de découvrir plusieurs réponses avec un seul indice. Ainsi, par exemple, si vous avez « Château », « Cheval » et « épée » à faire trouver, vous pouvez donner comme indice « Moyen-âge en 3 ». Pour le coup vous avez de la chance, si vous aviez eu « Princesse » sur une autre carte, ça aurait été une autre affaire. Car vous devez faire très attention aux mots de l’équipe adverse et aux neutres, et surtout toujours garder en tête le mot interdit !
Une erreur d’inattention, ou un indice interprétable sous un autre sens, et vous pouvez inciter vos coéquipiers à pointer une carte de vos concurrents, leur donnant ainsi la main et révélant une de leurs réponses. Quant au mot interdit, c’est la mort subite : l’équipe qui le désigne perd immédiatement la partie, couic !
Codenames est un excellent party game pour les amateurs de devinettes et de jeux de mots. Le challenge est aussi difficile du côté du Maître Espion que de celui de son équipe. Certains rapprochements sont faciles à réaliser au départ (et encore, il faut avoir la chance d’avoir des mots qui coïncident entre-eux) mais rapidement l’exercice va devenir un beau casse-tête. Alors attention à bien choisir vos coéquipiers : faire deviner des associations d’idées avec un seul mot nécessite pour le Maître Espion de partager les mêmes références avec ses partenaires.
J’en profite pour signaler qu’il existe une nouvelle édition de Codenames : Codenames Pictures dans lequel les mots sont remplacés par des images. Personnellement je suis moins fan de cette version, mais cela doit venir de mon attrait pour le vocabulaire.
Tic tac tic tac, c’est l’heure de Time Bomb™
La grande tendance du moment tourne autour de Sherlock Holmes, et la version française de cette création japonaise ne déroge pas à la règle. Il faut dire que le thème est un peu particulier : une bombe est sur le point d’exploser et les joueurs sont des démineurs chargés de désamorcer l’engin. Tous ? Non, car une petite équipe de terroristes se cachent parmi eux. Par les temps qui courent, la notion de terrorisme est assez sensible. Du coup, dans son édition française, Iello a jugé plus prudent de transposer l’histoire dans une Angleterre Victorienne Steampunk en confrontant Sherlock Holmes et ses amis contre les acolytes de Moriarty. Quant à la bombe, elle est cachée dans Big Ben, ça fait tout de suite très classe.
Vous êtes donc de gentils détectives dont l’objectif est de désamorcer une bombe reliée à une myriade de fils dont une tripotée ne servent à rien. Dans ce fatras, vous devrez couper autant de fils « désamorçage » qu’il y a de participants (Time Bomb™ est jouable de quatre à huit joueurs). Mais Moriarty est en embuscade, il a infiltré au sein de votre groupe un ou plusieurs traîtres qui vont chercher à faire exploser la bombe ou, au mieux (ou plutôt au pire) gagner du temps pour ralentir les démineurs jusqu’à l’heure H. En effet, vous n’avez que quatre manches pour couper les fils avant la mise à feu de l’engin !
Maintenant que le lent tic-tac agace votre subconscient, voyons la mécanique du jeu ; après avoir distribué au hasard les rôles cachés, on forme une pile de cartes fils selon une répartition immuable : une carte explosion, autant de cartes désamorçage qu’il y a de joueurs, et on complète par des cartes neutres. Après avoir été mélangé, le paquet est entièrement distribué pour que chaque participant ait cinq cartes en mains. Chacun regarde ses cartes, les remélange et les étale devant soi, faces cachées, la première manche peut alors démarrer et les choses amusantes commencent.
Comme vous êtes perspicaces, vous commencez à imaginer la situation : chaque joueur sait en global de quoi sa main est composée, mais personne ne sait exactement où sont les cartes. Le joueur actif doit alors déterminer quel fil couper en premier chez quelqu’un d’autre, on commence alors généralement par faire un tour de table pour que chacun annonce combien de désamorçages il a devant lui, et il est rare que le total soit juste : soit il y en a trop, soit il n’y en a pas assez. Et si le compte est bon, c’est louche… eh bé oui, les affreux de la bande de Moriarty ont tout intérêt à sous-évaluer les désamorçages de leur main, ou au contraire les surévaluer s’ils détiennent la carte explosion. Ces gens sont sans scrupule.
Le joueur actif va alors dévoiler une carte de son choix chez quelqu’un, lequel devient le joueur actif qui coupe un nouveau fil et ainsi de suite… Quand il y a autant de fils coupés qu’il y a de joueurs – et à condition qu’aucune des conditions de victoire ne soit réunie (désamorçage complet de la bombe ou son explosion) – la manche se termine. Les cartes non dévoilées sont alors récupérées, mélangées et redistribuées ; si avant la fin de la quatrième manche tous les désamorçages ne sont pas découverts, la bombe explose toute seule et les horribles ont gagné.
Si j’ajoute qu’au fur et à mesure de la partie les cartes distribuées sont de moins en moins nombreuses, que les vilains ne se connaissent pas entre-eux, qu’un gentil qui détient la carte explosion va mentir pour éviter d’attirer les terroristes, vous aurez compris que les déductions, bluff et accusations se multiplient à l’approche de la conclusion finale. Les parties sont rapides, souvent très drôles et quel qu’en soit le résultat on a envie d’en refaire une dans la foulée.
Outre avoir confié à Biboune la refonte complète de l’univers graphique, Iello a eu l’excellente idée de faire passer le nombre maximum de joueurs de l’édition originale de six à huit participants, avec l’apparition d’un troisième terroriste.
Les parties n’en sont pas plus longues, mais peut-être la mission de l’équipe de Sherlock en est-elle rendue plus difficile. Jusqu’à présent les statistiques de la Boite à Chimère sur cette nouvelle édition tendent sur de plus grandes victoires de Moriarty à huit joueurs qu’à six.
Il va falloir y jouer très souvent lors de nos soirées pour vérifier… mais, attendez… plus souvent que jusqu’à présent ?!? Ça devient du vice !
Voilà, si vous ne savez pas quoi offrir à vos amis ou à votre famille pour Noël, voici deux idées de jeux en groupe qui ne devraient pas décevoir les heureux bénéficiaires.
Codenames est un jeu de Vlaada Chvátil, illustré par Tomáš Kucerovsky et édité par Iello. 20 €
Time Bomb™ est un jeu de Yusuke Sato, illustré par Biboune et édité par Iello. 13 €
Merci à Patrice pour les images de la version japonaise.
Les illustrations sont © Iello