La mort aux trousses, plus Mad Max que Hitchcock
La mort aux trousses est un jeu en solitaire de placement de dés dans lequel, à bord de votre bolide, vous allez devoir échapper à vos poursuivants. Pour cela, c’est très simple, il suffira de détruire le véhicule de leur chef, fort judicieusement affublé du terme générique « Boss » qui comme il se doit viendra accompagné de ses sbires. Bien évidemment, l’objectif de tout ce petit monde est de détruire votre véhicule.
Dit comme ça, le jeu a l’air d’être un bon défouloir bien bourrin. Pourtant peut-être est-il plus subtil ou tactique qu’il n’y paraît. En effet, comme nous allons le voir il ne s’agit pas tant de détruire les ennemis à tout va que de gérer astucieusement leur destruction.
Pourquoi tant de violence ?
Au cours de sept chapitres reliés en campagne, le jeu propose d’affronter sept Boss différents.
Le livret de scénarios explique pour chaque chapitre pourquoi tous ces affreux vous en veulent autant et, à la fin de la partie, ce qu’il advient de vous selon que vous aurez réussi ou non à détruire le véhicule du Boss.
Chaque chapitre apporte un Boss spécifique, de nouveaux Ennemis, éventuellement de nouveaux équipements et parfois quelques variations de règles propres au chapitre. Précisons qu’il n’y a pas de modification irréversible du matériel et qu’il est très facile de réinitialiser le jeu en remettant les éléments dans des enveloppes dédiées à chaque chapitre.
3 manches de 2 phases.
Chaque chapitre se déroule en trois manches chacune composée de deux phases : une phase au cours de laquelle vous pourrez améliorer et réparer votre véhicule, et une phase de poursuite consacrée à prendre des coups et à en donner.
Si les sbires sont présents lors de toutes les phases de poursuite, le Boss que vous devez détruire n’apparaît qu’à la troisième manche. Rien de surprenant, c’est le classique « Boss de fin de niveau ».
Des dés sous le capot
A chaque phase, vous allez lancer huit dés, cinq blancs et trois dés rouges. Le moteur du jeu repose sur l’utilisation de ces dés, mais aussi sur celle de Pièce de récup’, sorte de dés virtuels que vous récupérerez, sous certaines conditions, lors des destructions de véhicules ennemis.
En simplifiant beaucoup, je dirais que les dés blancs et les Pièces de récup’ sont pour vous et les dés rouges pour les adversaires. Les dés blancs et les Pièces de Récup’ vous servent à percuter les ennemis, à activer les équipements de votre véhicule, à les réparer et à en acheter de nouveaux. Les dés rouges activent les ennemis et déclenchent des effets du tableau de Boss propre à chaque chapitre.
Sur chaque équipement figure au moins une face de dé blanche imprimée. Pour activer ou réparer cet équipement, il suffit de poser dessus un dé d’une valeur égale ou supérieure. Mais, et c’est là que cela devient intéressant, si vous posez un dé de la valeur exacte, vous avez droit à un effet bonus ou à une réparation plus efficace.
Petit souci, lorsque vous posez un dé sur l’emplacement ad hoc d’un équipement, celui-ci ne pourra plus être activé. Bah oui, la place est prise. Vous aurez compris que si une carte équipement comporte deux faces de dé, vous pourrez l’activer deux fois. Mais, et c’est là que cela devient encore plus intéressant, si vous activez un équipement à l’aide d’une Pièce de Récup’, vous utilisez en quelque sorte un dé virtuel, donc vous ne le posez pas sur l’équipement, donc l’emplacement reste vide et donc vous pourrez à nouveau activer cet équipement. C’est-y pas beau ça ? Bien sûr, si vous avez plusieurs Pièces de Récup’ en stock, vous pouvez répéter l’opération à l’envi.
Point trop n’en faut ou l’art du juste effort
Nous venons de voir que pour réparer ou activer un équipement, utiliser un dé de la juste valeur accordait un bonus. C’est le même principe pour la destruction d’un véhicule ennemi : si vous lui infligez exactement autant de dégâts que sa résistance, non seulement il est détruit, mais en plus vous récupérez sa carte qui devient… une Pièce de Récup’. Vous pourrez l’utiliser comme si vous aviez un dé blanc dont la valeur est égale à la face rouge imprimée sur la carte du véhicule. S’il y a deux faces rouges, vous ne pourrez toutefois en utiliser qu’une seule au choix ; soyons raisonnables.
Difficulté à la carte
Au début de chaque chapitre, on choisit le niveau de difficulté. Celui-ci détermine le nombre de cartes Pièces de Récup disponibles en début de partie. En difficulté Conduite accompagnée, vous aurez droit à quatre cartes, deux pour la difficulté Routier et aucune en difficulté As du volant. Dès lors, libre à vous d’ajouter des difficultés intermédiaires en démarrant avec trois cartes Pièces de Récup ou une seule.
FAQ obligatoire
Soyons clairs : j’aime beaucoup La mort aux trousses. Mais je dois tout de même souligner un gros souci : pour moi, il manque des informations importantes dans le livret de règles, notamment en ce qui concerne les blindages. La lecture de la Foire aux questions, heureusement disponible sur le site de l’éditeur, est chaudement recommandée.
Je vous mets ici des points qui me semblent essentiels :
- Les dégâts infligés par l’action Percuter ignorent les blindages. Les blindages n’ont aucun effet contre les capacités spéciales permettant de transférer des dégâts.
- Si un bonus s’ajoute aux dégâts de base d’une attaque, les blindages ennemis ne réduisent pas les dégâts du bonus en plus des dégâts de base. Ils réduisent les dégâts totaux. Ainsi, si vous infligez 2 dégâts de base, auxquels s’ajoute un bonus de +2 dégâts, les dégâts totaux seront de 3 grâce au blindage.
- Par contre, les dégâts du Boss infligés aux Équipements sont réduits par les blindages. Les blindages réduisent les dégâts directs infligés aux Équipements dans le cadre d’une attaque ou action ennemie.
Voilà, rien de rédhibitoire, d’autant que vous avez maintenant les informations pour mieux apprécier le jeu.
Conclusion
Malgré le souci relevé, La mort aux trousses est pour moi une belle réussite. C’est un plaisir d’arriver à enchaîner les destructions, activations de bonus et récupérations de Pièce de Récup’. La campagne avec ses sept chapitres n’est pas interminable. Enfin, la boîte de base offre une bonne rejouabilité puisque vous pourrez choisir entre 4 Héros et 4 véhicules, chacun aux caractéristiques différentes.
La mort aux trousses est un jeu de Scott Almes pour 1 joueur.
Il est illustré par Brett Parson.
Il est édité par Origame / Renegade Games Studio.
Il est recommandé à partir de 14 ans.
La durée théorique d’une partie est de 45 minutes.