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Great western trail : une rejouabilité « vachement » exceptionnelle

Great Western Trail est un jeu qui nous a été offert, à mon conjoint et moi, par un grand amateur qui nous a dit “Je vous offre un petit jeu qui parle de vaches”. Cette description nous a laissés un peu dubitatifs. Après une partie, nous avons compris qu’aucune phrase correctement construite ne pourrait refléter fidèlement l’état d’esprit et les mécanismes de Great Western.

Great Western Trail peut être classé dans une catégorie très gros jeu, jouable de 2 à 4 joueurs, en 45 minutes par joueur à condition que l’on ne chôme pas. Il a été créé par Alexandre Pfister, qui a dû passer des heures et des heures à l’équilibrer (cela me semble encore surhumain).

Un univers attachant

Dans Great Western Trail, vous et vos adversaires êtes l’heureux propriétaire d’un ranch, composé de plusieurs vaches, que vous devez vendre sur un marché. L’évolution dans le jeu est rythmée par trois phases distinctes :

  • Évoluer dans la rue à sens unique de la ville de Great Western Trail
  • Passer au marché pour récupérer le fruit de votre dur labeur
  • Livrer votre marchandise dans une des villes de votre choix grâce à un petit train mis à votre disposition par le créateur du jeu

La ville de Great Western Trail est un chemin à sens unique pavé de bâtiments, chacun proposant un choix d’actions à effectuer. En fonction des bâtiments que vous choisirez de visiter vous pourrez principalement :

  • Créer de nouveaux bâtiments que vous seul pourrez utiliser
  • Recruter des salariés qui viendront vous aider
  • Acheter de nouvelles races de vaches
  • Améliorer le train qui vous sert à livrer vos marchandises
  • Mais également, saboter vos adversaires en barrant la route qui mène à leurs bâtiments

Dans Great Western Trail vous êtes donc un serial entrepreneur :

  • Négociant en bovins
  • Investisseur immobilier
  • Recruteur hors pair
  • Responsable de réseau ferré
  • Bandit occasionnel

Pour jouer à Great Western Trail, il faut donc se jeter dans l’inconnu et s’adapter au cours de la partie, dans un esprit start-up. Si vous avez du mal à voir comment tout cela s’articule, ne vous inquiétez pas, c’est parfois encore le cas après la première partie.

La première lecture des règles nécessite relativement peu d’alcool dans le sang et de commencer avant 20h. Nous avions commencé à 23h un soir de réveillon et nous y avons perdu la moitié des joueurs qui, pourtant très motivés, se sont endormis. Prenez donc du temps pour les lire et appréhender tous les éléments du jeu une fois pour toutes.

La première partie ressemble à une balade exploratoire dans un univers bien ficelé où le nombre d’actions disponibles est faramineux. Chacun améliore ce qu’il souhaite en fonction de ses moyens. Chacun joue à son rythme et passe au marché autant de fois qu’il le veut. Les interactions entre joueurs sont limitées en début de partie mais peuvent se corser si les joueurs souhaitent tous adopter la même stratégie.

Les parties suivantes consistent en un approfondissement toujours agréable du jeu et de ses subtilités. On tente de nouvelles stratégies, on optimise de mieux en mieux, en bref on ne s’en lasse pas.

Des mécanismes originaux à découvrir petit à petit

Je vais tenter de décrire les mécanismes principaux de ce jeu ainsi que quelques uns de leurs détails les plus subtils (“devil is in the details”).

Great Western Trail est un jeu de deck building où votre deck se compose de plusieurs vaches, certaines ayant des races distinctes qui rapportent plus ou moins d’argent. Votre deck initial se compose de vaches communes. En début de partie, vous piochez et conservez dans votre main 4 cartes de vache. Ce deck vous rapporte de l’argent uniquement pour les races différentes que vous possédez dans votre main. Si comme moi, vous n’avez pas de chance et piochez une race en triple, vous pourrez changer les cartes que vous avez dans votre main en passant dans la ville de Great Western Trail (ouf !).

Dans Great Western Trail, vous disposez également d’un plateau détaillant les actions que vous pouvez faire, ainsi que les salariés dont vous disposez pour vous aider dans votre mission. Votre plateau va s’améliorer au fur et à mesure de la partie en fonction des bâtiments que vous choisirez de visiter dans la ville.

 

 

 

En début de partie, vous arrivez aux portes de Great Western Trail. Vous choisissez de vous déplacer sur le plateau au bâtiment qui vous intéresse. Certains chemins ont des péages dont il faudra s’acquitter. Arrivé à la fin du chemin, vous passez automatiquement par le marché, il vous faudra alors vendre les vaches dans votre main puis choisir une ville pour livrer votre marchandise. A chaque passage au marché par un des joueurs, le nombre de tours restant est diminué.

La livraison de marchandises dépend des points de vache que vous avez en main, vous ne pouvez pas livrer des villes qui nécessitent des points plus élevés que ceux que vous rassemblez dans votre main. Une ville ne peut être livrée qu’une fois. Chaque paire de ville livrée rapporte des bonus (ou des malus !). C’est donc cet élément principal qu’il faudra anticiper à chaque tour.

Enfin, vous disposez d’un petit train capable de se déplacer dans des villes et des gares. Les villes sont les points de livraison alors que les gares ne vous confèrent que des bonus. L’avancement du train réduit le coût que vous devez payer pour accéder aux villes et aux gares les plus éloignées. En enlevant les pions ronds de votre plateau pour les placer dans les villes et les gares, vous améliorez votre plateau et débloquez des actions. Le train est donc une stratégie coûteuse mais qui peut s’avérer très rentable dans la version initiale du jeu. Il est utilisé différemment dans l’extension La Ruée vers le Nord, ce qui ouvre de nouvelles stratégies très surprenantes.

L’extension « La ruée vers le Nord » :

Nous avons eu l’occasion de jouer à l’extension « La ruée vers le Nord » qui ajoute une nouvelle dimension au jeu. Cette composante ne change pas la mécanique principale, elle est amusante et facile à maîtriser. A essayer si vous êtes un grand fan du jeu !

 

Conclusion :
Les + :

  • Une rejouabilité d’enfer
  • Très bien équilibré
  • Des stratégies très variées
  • Un jeu agréable à dérouler, où on ne reste jamais coincé
  • Un jeu où la partie n’est pas jouée d’avance
Les – :

  • Un jeu qui a une barrière à l’entrée et nécessite un premier investissement
  • Des parties longues
  • Un jeu qui se joue donc plutôt avec des joueurs intermédiaires et confirmés

 

Les images sont © Gigamic.

2 réflexions sur “Great western trail : une rejouabilité « vachement » exceptionnelle

  • matthieu

    Je remercie Gaelles pour son article très intéressant et j’en profite pour lui signaler ce qui me semble être une phrase mal tournée : « Great Western peut être classé dans une catégorie très gros jeu, jouable de 2 à 4 joueurs, en 45 minutes par joueur à condition que l’on ne chôme pas. » ;
    écrire plutôt « à condition de ne pas chômer ».

    Répondre
  • Ping : Orléans : le jeu qui roule des mécaniques ! – La Boite à Chimère

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