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Conan, le jeu de plateau

À l’occasion du festival Trolls et Légendes début avril, nous avons eu l’occasion, avec Mademoiselle H., Eriamelo et Fabrice, de tester en avant-première le jeu de plateau Conan, présenté avec une superbe table de démonstration.

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Créé par Frédéric Henry et édité par Monolith Board Games, ce jeu vient de réussir une impressionnante campagne de financement participatif sur la plate-forme Kickstarter avec plus de trois millions de dollars obtenus, pour quatre-vingt mille demandés.

Ayant moi-même été happé par la campagne, ça allait être l’occasion de savoir si j’avais ou non gâché mon argent sans avoir à attendre la sortie du jeu l’hiver prochain. Alors, autant l’annoncer tout de suite, je n’ai pas été déçu.

 

Plateau et figurines… du matériel à profusion !

Conan est un jeu de plateau avec figurines – ou plutôt un jeu de figurines avec plateau selon moi – qui voit un groupe d’aventuriers s’atteler à la réussite d’une mission contre les sbires de l’Overlord.

Le jeu fonctionne de manière asymétrique. Trois des joueurs contrôlent chacun un des héros et coopèrent contre le quatrième, lequel incarne l’Overlord, dirigeant plusieurs petits groupes d’antagonistes.

La boite de base contient quelque soixante-quatorze figurines dont quatre héros : Conan, Belit, Shevatas et Hadratus. Elle propose huit différents scenarii se jouant sur les quatre plateaux de jeux imprimés, environnements extérieurs et intérieurs. La boite contient aussi tous les accessoires permettant de mener à bien ces scenarii : jetons, dés spéciaux, cartes, feuilles de personnage, plateau de l’Overlord, etc. Il est à noter que les participants à la campagne Kickstarter avaient également la possibilité de choisir une version augmentée contenant quatre scenarii et une trentaine de figurines supplémentaires, dont trois nouveaux héros.

Tous les soutiens recevront également une myriade de suppléments liés aux différents paliers de financement atteints. Monolith Board Games prévoie également la parution de plusieurs suppléments payants – dont certains exclusifs à Kickstarter – qui fourniront scenarii et figurines supplémentaires.

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Allons poutrer du Picte

La partie que nous avons jouée a donc vu Conan, Shevatas et Valeria, dirigés par mes camarades, lancer un raid sur un village picte afin d’y délivrer des prisonniers avant que ces derniers ne servent de repas à un serpent géant. Face à eux, je dirigeais le serpent épaulé par quatre groupes de Pictes et d’un chaman bien décidés à les en empêcher.

Le scénario était simple : 10 prisonniers – représentés par des gemmes – étaient disposés dans des huttes reliées entre elles par des ponts. En effet, le  village était monté sur pilotis au dessus d’un marais, repaire du serpent géant. Les héros devaient, pour gagner, empêcher mon serpent géant de dévorer 5 prisonniers. Pour cela, ils devaient d’abord (é)vider les huttes de leurs occupants Pictes puis ramener jusqu’aux entrées du village au moins 6 prisonniers. De mon coté, le serpent devait d’abord s’attaquer aux parois des huttes puis supprimer toute menace présente avant de pouvoir se remplir la panse.

Le système de jeu se base sur une gestion de points d’énergie des héros leur servant également de points de vie. Chaque héros possède une fiche détaillant ses différentes caractéristiques et compétences ainsi que son équipement.

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Chaque tour se fait en deux phases de jeu : tout d’abord les héros jouent dans l’ordre de leur choix puis c’est au tour de l’Overlord. Pendant la phase de jeu des héros, les joueurs attribuent leurs points d’énergie comme ils le souhaitent parmi les actions attribuées à leur personnage. Six actions sont communes à tous les personnages : bouger, attaquer au corps à corps, attaquer à distance, défendre, ramasser et effectuer une relance. De plus chaque personnage possède une ou plusieurs compétences spéciales qui lui sont propres.

Ainsi Conan est – comme on peut s’y attendre – taillé pour le corps à corps avec la possibilité d’effectuer une attaque puissante affectant plusieurs ennemis à la fois. Valeria, quant à elle, adoptant des techniques de combat plus subtiles, est plus efficace en un contre un, avec notamment une importante capacité de parade. Enfin, Shivatas n’est lui pas vraiment taillé pour le combat. Mais son habileté et sa vitesse lui permettent de se déplacer facilement ainsi et ouvrir les différents coffres disséminés sur le plateau. Il est le personnage idéal pour le sauvetage des prisonniers si tant est qu’il sache rester en arrière pendant que les autres font le ménage, sous peine de se retrouver en grande difficulté.

Pour évaluer le niveau d’efficacité d’une action, on lance un dé par point d’énergie affecté. Mais ces dés sont spéciaux, il en existe trois types : les jaunes présentent le pourcentage de réussite le plus faible, les oranges sont moyens et les rouges sont les plus efficaces. Selon les compétences des personnages, on va donc jeter un dé jaune, orange ou rouge pour chaque énergie attribuée à une action. Chaque point d’action utilisé passe dans la réserve de fatigue du joueur. À la fin de leur phase de jeu, chaque joueur va pouvoir transférer deux points d’action de sa réserve de fatigue vers sa réserve active, ou cinq points s’il reste inactif au nouveau tour.

conanjdp03 copie 3Conan faisant face au serpent géant pour couvrir la fuite du dernier prisonnier

Du côté de l’Overlord, mes actions reposaient sur un fonctionnement simple mais bien pensé et également basé sur une gestion de points d’énergie. Après que les héros avaient joué, je pouvais activer deux de mes groupes parmi les Pictes, le shaman ou le serpent, à partir d’un plateau sur lequel étaient disposées de gauche à droite les cartes représentant mes unités disponibles. La carte placée le plus à gauche ne coûtait qu’un seul point d’énergie tandis que la seconde en coûtait deux, la troisième trois, etc. Chaque unité jouée voyait sa carte placée à l’extrême droite du plateau de l’Overlord, décalant ainsi vers les moindres coûts les autres unités.

Ce système permet une grande souplesse d’action tout en imposant un dilemme dans la gestion des points d’énergie : jouer les cartes les plus à gauche à moindre coût, ou  payer le prix fort en points d’énergie pour rejouer une unité cruciale utilisée récemment – au hasard, le serpent géant. Evidemment, les unités de base de l’Overlord, comme les guerriers pictes dans le scénario présent, ont un panel d’actions moins riche que les héros, sont globalement moins puissantes et meurent bien plus vite. Tout comme pour les héros, l’Overlord récupère des points d’énergie à la fin de son tour, dans une quantité qui peut être augmentée si le joueur préfère choisir le repos plutôt que d’activer ses unités.

Picte et Picte et rétatam…

La partie fut très serrée et je dus m’incliner pour un malheureux prisonnier qu’il me restait à dévorer. Elle fut très agréable à jouer, j’ai notamment particulièrement apprécié le système de points d’énergie qui servent à la fois pour les actions, les points de vie et les relances. Cela permet une très grande souplesse de jeu pour chacun, limitant les cas frustrants où un des joueurs se retrouve dans la situation type « Bon, ben j’peux rien faire là, vas-y : défonce moi ! »

Bien sûr, il faudra voir sur une campagne complète pour réellement appréhender les difficultés et possibilités du jeu, certains scenarii étant – de l’aveu même du démonstrateur – volontairement déséquilibrés afin de permettre soit aux héros soit à l’Overlord de faire monter la pression.

Concernant les figurines, celles qui étaient en démonstration étaient des prototypes, non peintes – tout comme elles le seront dans la boite de jeu, ce qui me convient parfaitement – et, il semblerait, réalisées à l’imprimante 3D. Cependant, la qualité et la finesse du détail ainsi que le dynamisme des personnages étaient bien visibles et promettent vraiment du très bon pour les figurines définitives moulées !

La table était aussi très bien réussie avec un décor en dur fait de bois – bâtonnets de glace et tourillons vernis – pour les ponts et les huttes, dont les parois étaient d’ailleurs amovibles, et d’un gel transparent verdâtre pour le marais. Le plateau de la boite de jeu sera, lui, imprimé en deux dimensions.

Au final, cette avant-première du jeu ne laisse présager que du bon et vu le nombre de chimériens ayant participé au financement du jeu, je sens qu’on n’a pas fini de s’étriper figuriniquement.

DSC_0045_mod.jpg Les chimériens exultant de leur victoire sur l’Overlord

Conan
Un jeu de Frédéric Henry
Illustré par Xavier Collette, Naïade, Adrian Smith et Brom
Édité par Monolith Board Games
Sortie fin 2015

Illustrations & Photos : © Monolith Games Board / Fabrice

2 réflexions sur “Conan, le jeu de plateau

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