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MON PREMIER CANNES – des meeples pleins les yeux  !

MON PREMIER CANNES – des meeples pleins les yeux  !

Ca y est ! 2023 est enfin l’année où j’ai sauté le pas. L’année où je me suis décidée à vivre l’expérience avec mon assoc’ de l’évènement du monde du jeu le plus couru de France, le plus attendu, et surtout, le plus célèbre ! J’ai nommé, le Festival International des Jeux (ou FIJ, pour les intimes).

– Le FIJ, kesako ? –

Quand : tout un weekend, du vendredi au dimanche entre mi et fin février pour le grand public / et toute la semaine pour les professionnels

 : A Cannes, au palais des festival ! (Là où se déroule en effet le Festival de Cannes pour les stars du cinéma)

Qui : Tout le monde du jeu se donne rendez-vous : auteurs de jeux, éditeurs de jeux, vendeurs de jeux, associations, journalistes, joueurs professionnels et joueurs tout court !

Pour y faire quoi : présenter ou découvrir les jeux du moment et les jeux à venir qui vont faire le buzzzz, tester des prototypes de jeux qui seront peut-être édités un jour, participer à des tournois de scrabble et d’échec de haut niveau, et surtout, entretenir ses relations avec ses partenaires et ses potes (enfin, surtout pour la Boite à Chimère), chourrer des goodies, et craner sur la croisette avec ses nouvelles boites ou sa nouvelle piste à dés !

Combien : 10€ la journée, ou 27€ les trois jours. Pour un pass VIP, comptez entre 25 et 60€ selon si vous vous y prenez à l’avance ou en last minute.

L’évènement du FIJ : la Cérémonie des As d’Or, qui récompense chaque année les meilleurs jeux pour quatre catégories (As d’or toute catégorie confondue, enfant, initié, expert). Pour savoir qui sont les heureux élus en 2023, je vous invite à consulter les autres articles du blog !

Maintenant que les bases sont posées, je vais pouvoir vous raconter mon expérience sur les trois nuits et trois jours passés à Cannes ! Je rajouterai quelques petits tips, et bien sûr, mes petits coups de cœur et découvertes de jeux !

Jeudi 23 mars, jour de l’arrivée et découverte du « OFF »

Après une matinée en télétravail, me voici à sauter dans le TGV l’après-midi pour un long trajet de 5h30 vers la ville des stars du cinéma et du jeu ! Je m’estime tout de même chanceuse, car Paris-Cannes en voiture, c’est nettement plus long !

J’arrive et prends mes quartiers dans les appartements de quatre personnes qui ont été réservés par la Boite à Chimère. Hé oui, notre association a des bons plans ! Les appartements se situent littéralement entre la gare et le palais des festivals, c’est-à-dire à 5-10 minutes à pied de chacun ! Et en plus, j’ai pu faire une arrivée totalement autonome : la clé de l’appartement était à disposition dans un boitier à code.

Retrouvant mes camarades ludiques, nous voici en quête d’un restaurant pour être repus avant la soirée de jeu. Nous finissons par nous installer dans un restaurant italien qui ne cassait pas trois pattes à un CANNES-ard (haha !). En effet, la pizza assez basique à 18 euros, les portemonnaies prennent chers ! Heureusement pour ceux qui ont des petites bourses, il est toujours possible de se cuisiner quelque chose à l’appartement !

Vers 21h45, nous rejoignons la queue des joueurs invétérés pour découvrir le « OFF » du FIJ. Voyez-le un peu comme la contre-soirée de jeu nocturne, où tous les auteurs, en herbe et avertis, ramènent sous un grand chapiteau leurs protos ! Pour ceux qui ne savent pas, proto, c’est le jargon pour prototype ! C’est un jeu qui n’est pas encore illustré et édité, et que les auteurs viennent faire tester aux joueurs pour équilibrer les mécaniques et l’améliorer. Bien sûr, ils espèrent se faire remarquer par un éditeur pour accéder à la gloire ! Bon, le proto, ça peut être du très bon, comme du très mauvais. Ça peut être très développé avec des petites illustrations et des plateaux cartonnés, comme ça peut être trois bouts de bois, de ficelles et des post-its. Alors, il faut se lancer ! Après un quart d’heure de queue, nous pénétrons dans le chapiteau, pour chercher notre petite bière artisanale, et nous nous installons au hasard à des tables pour expérimenter ce qui sera, peut-être, les jeux de demain.

Coup de cœur de la soirée : Amazonie, un jeu pour 2 à 4 joueurs, de 90 minutes environs. C’est un jeu asymétrique, ou nous sommes trois joueurs à incarner des corporations voulant déforester l’Amazonie pour nos cultures, et un quatrième joueur qui est le protecteur de la forêt et qui tente de nous en empêcher. C’est un bon jeu de gestion mêlant combo de cartes, optimisation d’actions pour les ressources, et domination de terrain sur le plateau.

Vendredi 24 mars, premier jour au cœur du FIJ

Après un petit déjeuner de croissants et pains au chocolat frais à l’appartement, c’est vers 9h que je mets pour la première fois les pieds à l’intérieur du Palais des Festivals. Avec mes camarades, nous disposons des pass professionnels, presse ou encore VIP qui nous permettent d’arriver sur le festival dès 9 heures, soit une heure avant l’ouverture au grand public. Et, bien qu’il y ait déjà la queue à 9h, les contrôles de sécurité restent assez efficaces ce vendredi matin et nous accédons rapidement au festival. C’est un régal, car la foule n’est pas encore présente, et tous les éditeurs ont pleins de tables de libre pour nous faire jouer !

Petit tips : pour éviter le monde, prenez un pass VIP, et venez dès l’ouverture ! Profitez de la première heure d’accès, du vendredi, et du dimanche après-midi où l’affluence est moindre !

Mes yeux émerveillés veulent se poser partout et nulle part à la fois, ne sachant pas sur quel stand coloré s’arrêter. Ici, c’est vraiment le Disney des jeux de société. Manque de bol, étant rentrée avec mon pass presse par une autre entrée que mes camarades, c’était un peu compliqué de les retrouver dans le sous-sol du Palais des Festival, car le réseau mobile n’y passe pas bien !

Petit tips : prévoyez-vous à l’avance des heures et points de rencontre pour faciliter vos retrouvailles entre amis !

Heureusement, je croise avec mon camarade rapidement un autre chimérien qui me propose de l’accompagner à son rendez-vous chez Ludenbois !

Coup de cœur : nous avons testé Toutes Voiles Dehors, le futur jeu de Thomas Planète ! Chaque joueur dispose va devoir faire naviguer son bateau dans une mer agitée, éviter de se faire CANNES-arder par les autres joueurs ou manger par le monstre. A notre tour, nous avons le choix entre plusieurs actions telles qu’attaquer les autres navires, avancer notre bateau, éviter les récifs, consulter les trésors des autres et échanger son trésor pour espérer en avoir un meilleur ! J’ai été séduite par la fourberie du jeu mais aussi par son édition tout en bois ! En effet, Ludenbois, c’est aussi un éditeur qui fabrique ses jeux de manière éthique et responsable, dans son atelier à Caen ! En bref, c’est canon et on attend sa sortie avec impatience ! Vous ne le trouverez pas en boutique alors guettez les news sur le site de Ludenbois ou son Instagram !

Pas d’autres coups de cœur notable ce jour-ci malgré pleins de découvertes au fil de la journée bien remplie. Nous nous sommes tout de même pris le temps de sortir du FIJ pour aller manger en ville, car c’est nettement plus qualitatif et avantageux que les food trucks sur place qui sont hors de prix.

Petit tips : si vous avez le pass VIP, et que vous souhaitez faire une petite pause, n’hésitez pas à ressortir du FIJ pour manger en ville !

N’étant jamais suffisamment rassasiée de la chose ludique, après le restaurant du soir, je fus invitée à participer à une partie d’Ark Nova dans un autre appartement occupé par des chimériens. Ou on est joueur, ou on ne l’est pas ! Impossible de résister à faire une partie de trois heures sur le jeu ayant gagné l’As d’Or Expert !

 

Samedi 25 mars, le monde ludique en folie

Arrivant d’un pas conquérant de bon matin à 9h sur le FIJ, quelle ne fut pas ma déception de voir que toutes les personnes avec des pass professionnels ou presse avaient eu la même idée que moi et que la queue pour rentrer sur le FIJ allait durer une bonne demi-heure. C’est samedi, au cœur du weekend, tout le monde est là, il fallait bien prendre son mal en patience.

Après être rentrée, je rejoins un groupe de chimériens qui a découvert le jeu Brigands édité chez Aspic Games, un jeu asymétrique avec un prince et des brigands, tous luttant pour être plus riches que les autres en pillant des districts. Sachez que ce jeu a beaucoup plu, à tel point qu’il vient d’être ajouté à la ludothèque de l’association !

 

Nous formons ensuite un groupe de tantôt cinq ou tantôt six joueurs, à la recherche de tables disponibles pour tester des nouveautés. Le festival grouille littéralement de monde et les tables libres sont rares.

Petit tips : je vous conseille de former un groupe de trois ou quatre personnes pour pouvoir prendre facilement les tables de jeux. La très grande majorité des jeux est prévue pour ce nombre, tandis qu’il est parfois plus difficile de trouver des jeux qui se jouent à plus de quatre personnes. Si vous êtes solo, il faudra souvent essayer de vous greffer à des tables pour jouer. Ce n’est pas impossible, mais cela peut vous faire perdre du temps !

A cinq joueurs, nous testons des petits jeux courts et funs. Mes coups de cœur du jour reviennent aux jeux de dés. Le premier est Mino Dice, un Skull King avec des dés qui sortira très bientôt chez Iello ! C’est très simple, il vous faudra à chaque manche parier sur le nombre « plis de dés » que vous allez remporter, en fonction évidemment de votre pioche de dés. Certains dés de couleurs étant plus fort que d’autres, un petit calcul de probabilités et beaucoup de chance vous feront remporter la partie. Le deuxième jeu se nomme Gang of Dice, qui devrait sortir plus tard cette année, chez Mandoo Games. Il vous faudra réaliser le plus haut score aux dés comparé à vos adversaires. Mais attention, pour cela, il y aura des contraintes à remplir qui vont changer à chaque manche : ne pas faire de chiffre pair, ne pas dépasser un certain scoring, etc… Si vos lancers ne se passent pas comme prévu, alors vous perdez vos dés, et vos points de victoire au passage !

Le sous-sol du festival devenant trop bondé, je décide avec certains de mes camarades de changer de bâtiment afin d’accéder à un étage réservé aux jeux experts longs, jeux de rôle et jeux de figurine.

Petit tips : n’hésitez pas à explorer les annexes du bâtiment principal notamment lorsqu’il y a trop de monde. Des associations comme Troll de Jeux sont aussi présentes avec nombre de nouveautés, et disposent de tables qui sont moins prises d’affluence que celles des éditeurs !

L’étage est nettement plus calme et respirable, et a une vue sur la mer…. Que demander de plus ? Je vois alors un stand avec des joueurs remplir des ardoises de jeux sur un thème spatial avec un feutre orange, ardoises affichant des dizaines de symboles différents. Mes yeux brillent, et alors qu’aucune table n’était plus disponible, nous finissons par faire le pied de grue en fin de journée pour pouvoir tester ce roll and write expert qui se nomme Twilight Inscription. Moi qui avait adoré Welcome To The Moon, me voila servie avec un niveau encore plus challenging. Comptez une demi-heure d’explication de règle et deux heures de jeux pour incarner une faction épique qui va devoir explorer l’espace, répandre son industrie, gérer ses ressources et faire la guerre à ses voisins.

C’est le cerveau fumant et des dés pleins les yeux que je ressors du FIJ pour une soirée restau et bar à rhum avec la vingtaine de chimériennes et chimériens qui se sont déplacés pour l’occasion !

Petit tips : pour les restaurants du vendredi soir au dimanche midi, je vous conseille vivement de réserver quinze jours à trois semaines à l’avance, en particulier si vous êtes un groupe. En effet, Cannes accueille environs 100 000 festivaliers, et parfois il n’est pas évident de trouver de la place aux heures de pointe !

Dimanche 26 mars, dernière dose ludique avant le retour

Nous voici arrivés au dernier jour, avec la dernière chance de faire des découvertes ludiques. J’entre sur le festival plus fatiguée que les autres jours, mais bien à l’heure, pour ne pas être prise dans une file interminable pour passer les contrôles. Et cette fois, j’accède sur le festival rapidement. Mais mes camarades ont réservé une session de jeu de rôle, je me trouve donc toute seule à arpenter le salon pour trouver une table.

Deux ludistes fort sympathique m’accueillent à la leur pour tester Villainous version Star Wars, qui sortira dans quelques temps en français chez Ravensburger. J’ai la chance de jouer le sexy Kylo Ren. Si l’adaptation de la franchise est très belle, et que l’on se retrouve plongé dans l’univers, le jeu garde les quelques défauts du Villainous Disney classique, à savoir, la forte dépendance à la pioche et le risque qu’une carte nous fasse tout recommencer à zéro.

Je continue à me balader et retrouve enfin d’autres chimériens. L’un me fait une proposition d’aller tester un prototype de jeu au stade quasi final de sa réalisation, chez Studio H. Celui-ci sortira également cette année, et se nomme Virtual Revolution. Ma grande chance est de pouvoir tester le jeu directement avec son auteur fort sympathique, Guy-Roger Duvert et de jouer contre lui. Il me parle alors de l’univers de son jeu : nous nous retrouvons à Paris en 2047, la population vit en partie dans le cyberespace. J’apprends ainsi que l’univers est en réalité issu d’un film de science-fiction qui est disponible sur Amazon Prime et qu’il a lui-même réalisé ! Le jeu n’est néanmoins pas du tout narratif, mais table plutôt sur l’optimisation de ses actions. On incarne une multinationale qui va envoyer ses agents pour avoir la majorité d’influence dans les arrondissements de Paris. Celle-ci va aussi devoir implanter des serveurs pour générer des revenus, recruter des experts, et accomplir diverses sortes de missions pour avoir le maximum de points de victoire. Plusieurs stratégies peuvent être gagnantes pour ce jeu expert d’une durée de bien 2h30, mais attention à la corruption qui peut vite affecter nos développements !

J’ai ainsi fini la journée en beauté sur un jeu avec une réelle profondeur : les illustrations sur les cartes sont absolument splendides, et le matériel très agréable à manipuler. Bref, c’est aussi l’un de mes coups de cœur de cette édition du FIJ !

Il est 16h30, le temps de s’éclipser pour chercher nos affaires et prendre le TGV pour rentrer à Paris. Le wagon est rempli en majorité par d’autres ludistes du FIJ et tous se partagent leurs découvertes du weekend. Ça joue sur les tables à 4, mais je laisse tout doucement la fatigue m’emporter, après ces trois jours et trois nuits bien remplies !

Je conclurais ce retour d’expérience par ces quelques mots : rendez-vous en février 2024 pour de nouvelles aventures, et merci La Boite à Chimère !

Delfinea67

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