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Les jeux de l’année 2022 selon le label As d’Or jeu de l’année

Comme chaque année a eu lieu fin février au Festival International des Jeux de Cannes la remise des prix de leur label. Ces prix étant probablement, les récompenses francophones ayant le plus d’impact sur les ventes et les plus prestigieuses au sein du grand public.

Dans la catégorie enfant : Flashback Zombie Kidz a remporté le précieux prix.

C’est un jeu d’enquête coopératif  basé sur des cartes très sympathiquement illustrées. Ces cartes représentent le point de vue d’un personnage sur une scène d’enquête. L’illustration donnera des liens vers d’autres cartes via des personnages ayant un autre angle de vue sur la scène ou vers des questions (à charge aux enquêteurs d’y répondre maintenant ou plus tard).

Une fois toutes les cartes point de vue révélées les kidz (joueurs) pourront alors avoir une bonne vision de ce qu’y s’est réellement passé et pourra donc répondre efficacement au mystère proposé via plusieurs questions.

Le système de jeu tourne parfaitement et va faire cogiter fortement les enfants. Je me pose la question sur la possibilité des enfants de jouer en autonomie ; les questions du jeu de démo me paraissant un peu compliquées sans un adulte pour aiguiller les enfants. Mais sinon le jeu est excellent et permet une très bonne initiation aux jeux d’enquêtes sans prendre les enfants pour des attardés. L’univers du jeu reprend l’univers de Zombie Kidz du même éditeur, un excellent jeu enfant parfaite porte d’entrée aux jeux legacy coopératifs. Cet univers devrait plaire à nos chérubins et devrait connaître sûrement d’autres déclinaisons.

Si vous voulez essayer le jeu : https://scorpionmasque.com/Flashback/game.php#introcard

Flashback : Zombie Kidz est un jeu de Baptiste Derrez et Marc-Antoine Doyon pour 1 à 4 joueurs.

Il est illustré par Michel VerduJennifer MatiLaure de Chateaubourg.

Il est édité par Le Scorpion Masqué.

Il est recommandé à partir de 7 ans.

La durée théorique d’une partie est de 30 minutes.

 

Pour la catégorie As d’Or, correspondant aux jeux dits famille, c’est logiquement Akropolis le prix le plus convoité de l’année ; ses deux concurrents étant plus clivants (l’un étant un jeu seulement à deux et l’autre étant arrivé très tardivement sur les étals).

Le principe du jeu est la prise d’une tuile dans une rivière de tuiles puis la pose de celle-ci au mieux dans l’aire de jeu du joueur, son positionnement devant être le plus judicieux possible afin d’augmenter sa valeur de score. L’interaction entre les joueurs se trouve dans le choix des tuiles et le fait de ne surtout pas en laisser une qui pourrait convenir parfaitement à un adversaires. Par certains côtés le jeu fait penser à Kingdomino pour le principe de scoring et Taluva pour le fonctionnement de placement et la forme des tuiles. On peut faire pire comme références ludiques.

Bien qu’en soi Akropolis n’apporte rien d’innovant dans le monde ludique, il est diablement efficace et parfaitement édité.

On peut d’ailleurs noter l’effort de la maison d’édition de proposer un jeu sans aucun plastique avec une solution de rangement en carton parfaitement adaptée, comme quoi si on réfléchit bien on peut se passer d’un thermoformage plastique.

Akropolis est un jeu de Jules Messaud pour 1 à 4 joueurs.

Il est illustré par Pauline Détraz.

Il est édité par Gigamic.

Il est recommandé à partir de 8 ans.

La durée théorique d’une partie est de 25 minutes.

 

 

 

De même c’est logiquement Challengers! qui a remporté le prix dans la catégorie Expert. Ces deux concurrents étaient de très bonnes surprises en terme de nomination mais sont plus difficiles à vendre sans conseils avisés (Alice is missing étant proche du JDR avec un thème qui peut être très dérangeant et Turing Machine pouvant se rapprocher du casse-tête / jeu de logique).

Le principe de ce jeu de cartes repose sur un championnat en 7 manches, suivi d’une finale de duels reposant plus ou moins sur les règles de la bataille. Dit comme ça, cela ne vend pas du rêve pourtant de nombreuses subtilités vont donner une grande profondeur, le cœur du jeu n’étant pas le duel en lui-même mais la construction de son deck.

Les joueurs commencent avec un deck de 6 cartes identiques mais même avant le premier duel il y a une phase de deck-bulding permettant d’insérer deux nouvelles cartes dans son paquet et d’en éliminer autant que l’on veut, tout le sel d’un jeu étant là. Cette phase sera répétée avant chaque nouveau duel (excepté pour la finale) avec l’accession à des cartes de plus en plus puissantes. Comme tout jeu de deck-bulding les cartes proposées auront différents pouvoirs avec possibilité de combotage. Cette phase est une très bonne initiation aux jeux de ce type, avec une très grande accessibilité car ne proposant pas d’effets trop complexes. La phase de duel n’étant pas en reste, elle repose sur le principe de capture de drapeau. L’un des duelliste révèle sa première carte et capture le drapeau. La valeur de sa carte sera la valeur à battre par l’adversaire pour récupérer le drapeau en révélant une à une ses cartes et en les additionnant. Dès qu’il égalise ou dépasse la valeur de la carte il capture le drapeau, l’ancien possesseur du drapeau devant mettre sa carte (puis ses cartes par la suite) dans un des 6 emplacements de son banc. La nouvelle valeur à battre devient la valeur de la dernière carte révélée (non la sommes des cartes qu’il a révélées pour battre l’ancienne carte, ses cartes étant empilées les unes sur les autres seule la carte visible compte pour la valeur à battre). Le perdant du drapeau doit mettre les cartes dans des emplacements différents de son banc si celles-ci sont différentes.  Le duel se terminant de deux façons soit l’adversaire ne peut reprendre le drapeau (deck épuisé) soit le perdant d’un drapeau n’a pas suffisamment de places disponibles dans son bac pour y mettre ses cartes. Toute la subtilité de la construction de son paquet vient dans la taille de celui-ci (afin de ne pas perdre à l’épuisement du deck) et la diversités des cartes de son paquet (afin de ne pas perdre au manque de place dans son banc). De plus quelques cartes peuvent permettre de modifier l’ordre du tirage des cartes lors des phases de duel.

Le jeu permet de jouer jusqu’à 8 joueurs et propose un deck robot afin de ne léser personnes en cas de nombres de joueurs impairs, de plus il propose un mode solo (qui me laisse assez dubitatif au vue du type de jeu proposé si ce n’est un moyen de s’entrainer chez soi à l’optimisation de deck). Le jeu est parfaitement éditer avec du matériel de très bonne qualité (ah! les tapis en néoprène et les pions drapeaux en bois) , c’est juste un peu dommage que l’éditeur n’ai pas fait l’effort de trouver une solution utilisant moins de plastique avec par exemples des distributeurs et des rangements en cartons. Je suis plus circonspect sur la qualité des illustrations (mais bon le goût et les couleurs), de même quelques petits reproches sur la règle, elle est très bien écrite mais quelques exemples avec certaines cartes à effets particuliers aurai été judicieux.

N’empêche ce jeu est très efficace et parfaitement adapté à un grand nombre de joueurs et donc à une association et c’est tout évidement qu’il a rejoint la ludothèque de la Boite à Chimère. A mon avis ce jeu va connaitre des extensions car par exemple le principe de réserve n’est que très peut utilisé pour le moment.  D’autre part dans le futur d’autres jeux utilisant un championnat de duels devraient voire le jours tant ce principe est malin et très ludique.

Challengers! est un jeu de Johannes Krenner et Markus Slawitscheck pour 1 à 8 joueurs.

Il est illustré par Jeff Harvey.

Il est édité par Z-man Games et 1 More Time Games.

Il est recommandé à partir de 8 ans.

La durée théorique d’une partie est de 45 minutes.

 

Je ne m’étendrai pas sur Ark Nova, le jeu qui a remporté la catégorie expert, pour plusieurs raisons. C’est le seul jeu primé auquel je n’ai pas joué, d’ailleurs je n’ai joué à aucun jeu nommé dans cette catégorie cette année mes goûts en matière de jeux experts penchant plutôt du côté des jeux améri-trash que des jeux dit euro-game (en résumé je préfère les jeux à thèmes forts qu’aux jeux aux mécanismes complexes avec des thèmes plaqués). D’autre part tout le monde ludique francophone savait que ce serait ce jeu qui serait primé cette année au vue de la sélection.

 

 

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