Retour du FIJ 2019 : Bad Bones, envahis par les os

Bad Bones reprend un peu le principe des jeux de type « Tower Defense » , ces jeux dans lesquels en positionnant le plus judicieusement possible des tours défensives, on doit protéger un truc (une base, un château, etc.) le plus longtemps possible face à des hordes d’assaillants sans cesse renouvelées.

Dans Bad Bones, c’est pareil : à l’aide de pièges et d’un puissant héros, on essaie tant bien que mal de protéger sa tour et son village des assauts incessants de squelettes qui ont décidé de quitter le repos de leur cimetière. La partie s’arrête dès que la tour ou le village d’un joueur est entièrement détruit. Ce malheureux joueur est éliminé. Chaque joueur restant marque alors des points en fonction des éléments (étage de la tour, maison du village, …) qu’il a réussi à préserver du désastre. Par exemple, chaque maison épargnée rapporte 3 points et un étage de la tour 4 points. Petite subtilité, les pièges encore debout en fin de partie en rapportent aussi. Le joueur à qui il reste le plus de points a gagné.

Bad Bones permet plusieurs configurations de jeu. Dans celle à laquelle nous avons joué, c’est du chacun pour soi. En repoussant les squelettes qui l’assaillent, chaque joueur défend son propre royaume et accessoirement pourri celui de ses compagnons de jeu. Rien de personnel, hein, mais quand on chasse des squelettes hors de son territoire, il faut bien qu’ils aillent quelque part les pauvres !
Tous les joueurs jouent simultanément, il n’y a donc quasiment pas de temps morts. Alors, telle une mécanique implacable, promesse d’un avenir inéluctable, les tours vont se succéder immuablement selon la même séquence de quatre phases : deux phases pour les défenseurs suivies par deux pour les squelettiques assaillants. Il en sera ainsi jusqu’à ce qu’inévitablement un des joueurs soit submergé.

 

Par ici la visite !

Faisons le tour du propriétaire : chaque joueur a devant lui un plateau de jeu quadrillé représentant son royaume. Les assaillants vont se déplacer le long des lignes et colonnes de ce quadrillage. Sur la case au centre du royaume trône une tour de 4 étages. Accolé au bord du bas du plateau se trouve un village de 5 maisons. L’orée d’une forêt occupe les autres bords. Enfin, comme les squelettes doivent bien surgir de quelque part, un cimetière a été installé en haut du plateau.

 

L’art de la défense

Pour défendre son royaume, chaque joueur dispose d’un héros et de toute une panoplie de pièges allant du simple mur au dragon, en passant par la catapulte.

Pour le héros, c’est très simple. Prêt au combat, il commence la partie en haut de la tour au centre du plateau. Lors de la première phase des défenseurs, le héros se déplace d’une case dans n’importe quelle direction et détruit les squelettes qu’il rencontre. Si des squelettes imprudents lui foncent dessus, ils subissent le même sort. Les squelettes détruits partent aussitôt dans une réserve commune ; mais ne vous inquiétez pas pour eux, ils en ressortiront rapidement !

La seconde phase des défenseurs concerne les pièges. Les pièges servent à dévier la trajectoire des squelettes, déviation qui permet de les détourner de ses propres bâtiments, mais aussi, cerise sur le gâteau, de les envoyer sur le territoire de ses camarades de jeu ! Par exemple, en plaçant judicieusement un mur, on peut renvoyer des squelettes vers la forêt, forêt qui débouche … dans le cimetière d’un voisin ! Bon, parfois, c’est un peu long : il faut que les squelettes marchent jusqu’à la forêt, ce qui peu prendre plusieurs tours. La catapulte est plus expéditive : elle les envoie directement dans le cimetière de son choix.
Les pièges ont quand même quelques inconvénients. Ils sont fragiles et s’abîment dès qu’ils fonctionnent. La première fois, ça va, mais au second coup, ils sont détruits. Et malheureusement on ne peut déployer sur son royaume, ou récupérer pour le réparer, qu’un seul piège par tour. Pour enfoncer le clou, je vous rappelle que les pièges détruits ne rapportent pas de points en fin de partie. Il va donc falloir les jouer judicieusement.

 

Debout les morts !

A chaque tour, lors de la première phase des assaillants, tous les squelettes bougent dans le but clairement avoué de s’en prendre soit à la tour soit aux maisons du village. Leur déplacement est très simple : ils se déplacent d’une case le long d’une colonne ou d’une ligne en allant droit devant eux. Enfin tout droit jusqu’à ce qu’ils atteignent la tour ou le village, ou bien une flèche directionnelle imprimée sur le plateau, ou encore qu’ils rencontrent un piège. Chaque squelette qui arrive jusqu’au village ou jusqu’à la tour détruit respectivement une maison ou un étage. Les flèches leur indiquent le chemin vers la tour ou le village et les fait dévier en conséquence. Quant aux pièges, nous avons déjà vu qu’ils dévient purement et simplement les squelettes.

 

La seconde phase des assaillants voit l’arrivée de nouveaux squelettes. Chaque joueur pioche 3 squelettes dans la réserve commune et les place dans son propre cimetière. Ensuite tous les squelettes quittent le cimetière pour surgir à différents endroits de la forêt du royaume attenant. Le placement des squelettes est très simple. Chaque squelette est représenté par un pion sur lequel est imprimé un symbole coloré. En tête des colonnes et des lignes des royaumes des joueurs, on retrouve les mêmes symboles colorés. Vous aurez certainement deviné la suite : lorsqu’un squelette arrive sur la plateau d’un joueur, il suffit de le positionner comme si il marchait (comprendre « les 2 pieds au sol ») sur le symbole coloré correspondant à celui imprimé sur son pion. Les squelettes ainsi placés entreront sur le royaume à la prochaine phase de déplacement des squelettes.

Si aucun joueur n’a eu sa tour ou son village entièrement détruit, on commence un nouveau tour et on enchaîne : déplacement du héros, déploiement ou récupération d’un piège, déplacement des squelettes, arrivée de nouveaux squelettes.

Conclusion qui n’engage que moi

Bad Bones a été une agréable découverte. Sous une apparence relativement simpliste, les sensations de jeu sont très plaisantes : si durant les premiers tours on repousse tranquillement les assaillants, rapidement débordé par une multitude de squelettes surgissant d’un peu partout, on se retrouve à devoir gérer au mieux les priorités et à choisir entre ce que l’on peut essayer de sauver et ce que l’on doit fatalement sacrifier. Ah qu’il est dur de perdre ces pièges si utiles et coûteux en points !

J’ai trouvé le matériel agréable et bien adapté à la mécanique de jeu.

Pour varier les plaisirs, il existe des configurations pour le jeu avancé avec notamment d’autres pièges et des armes, ainsi qu’un mode coopératif et un mode pour le jeu en solitaire.

 

Bad Bones est un jeu de David Flies
Il est illustré par Aoulad, Alexander Brick et Oliver Mootoo.
Il est édité par Sit Down !
Il est prévu pour 1 à 6 joueurs à partir de 8 ans.
La durée théorique d’une partie est de 30 minutes.

 

 

Les images sont © Sit Down !

 

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