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Scythe & Star Realms, quel champion « As d’Or » catégorie Expert ?

Scandale ! Nous n’avions pas encore écrit une ligne sur deux des jeux qui ont le plus fait causer dans le monde ludique en 2016. Et cerise sur le gâteau, ils sont sélectionnés (avec Conan) dans la catégorie Expert des As d’Or. Alors, ni une, ni deux, on a demandé à Patrice de nous faire un topo sur Scythe, et c’est Ketrus qui se colle l’explication de Star Realms.

Scythe

Scythe vous plonge dans une Europe steampunk post première guerre mondiale. Le monde se reconstruit et vous voilà à la tête d’une faction qui va tenter de profiter du désordre pour s’enrichir le plus possible afin d’emporter la victoire.

Le titre Scythe (Faux en français), désignant à la fois l’outil et l’arme, résume parfaitement la combinaison des moyens qui seront à votre disposition pour l’emporter : « Vos ouvriers dépendent de la protection de vos forces militaires, tout comme votre empire dépend des ressources que vos ouvriers produisent » rappelle l’auteur.
Scythe fait partie des jeux dits « 4X » (eXploration, eXpansion, eXploitation et eXtermination) bien que l’on soit surpris lors de nos premières parties du faible nombre de combats (mais ne négligez pas vos forces militaires, c’est bien parce que vous serez bien armé que personne ne s’en prendra à vous, sinon…).
Vous êtes représenté sur le plateau par votre personnage et son animal Totem. Celui-ci et ses « mechs » (machine de combat et de transports d’ouvriers) possèdent des capacités propres, différentes pour chaque faction. De plus au début de partie chacun reçoit un plateau de jeu tiré au sort. Les plateaux de jeux ont tous des particularités différentes.
En début de partie, je vous conseille de bien analyser la combinaison du plateau reçu et du personnage de votre faction. Votre stratégie pour l’emporter devra être guidée par la meilleure optimisation de la combinaison de ces deux plateaux. Comme vous le voyez, d’une partie sur l’autre, selon la combinaison faction / plateau, les stratégies possibles seront multiples et vous ne risquez pas de tomber dans la routine. La rejouabilité est énorme.
Donc, votre plateau de jeu est divisé en quatre sections. Vous en choisissez une différente à chaque tour et vous pouvez effectuer l’action du haut puis/ou l’action du bas. Vous payez pour effectuer l’action du haut : production ou commerce de ressources, déplacement de vos unités ou soutien (renforcement militaire). Vous utiliserez vos ressources pour réaliser vos actions du bas : construction de bâtiments, déploiement de troupes, enrôlement ou améliorations de l’efficacité de vos actions.
Au cours de la partie, chacun sera tenté de se déplacer sur la carte pour faire des « rencontres » enrichissantes, prendre le contrôle de territoires ou amener son personnage à la Factory, territoire mystérieux situé au centre de la carte qui permet d’acquérir une nouvelle technologie (carte proposant une 5ème action alternative, moins onéreuse à réaliser) mais aussi en conserver le contrôle en fin de partie, ce territoire valant trois territoires classiques.
La partie s’arrête instantanément lorsqu’un joueur réalise sa 6ème étoile sur la piste des triomphes, parmi neuf domaines possibles. Mais cela ne lui assure pas le succès. En faisant toutes ces conquêtes aurez-vous su prendre soin de votre popularité ? Car c’est elle qui fixera la valeur des territoires, des ressources que vous contrôlez et des étoiles réalisées (preuves d’excellence dans un domaine). La valeur de tout cela sera additionnée aux sommes amassées au cours de la partie ainsi qu’au bonus acquis en construisant ses bâtiments aux bons endroits pour savoir qui remportera cette partie.
Passée la nécessaire longue première explication des règles, le jeu s’avère très fluide et intuitif à jouer. Les actions des joueurs à chaque tour sont rapides et les tours s’enchaînent très rapidement pour des parties de 90 à 120mn environ (pas les premières bien sûr). Le jeu se joue jusqu’à 5 joueurs. Il peut même être joué en solo contre l’Automat. Personnellement je n’ai pas joué en solo mais il s’en dit le plus grand bien. L’Automat peut aussi représenter un troisième joueur dans une partie à 2 « vrais » joueurs.

Vous l’avez compris, j’adore Scythe, servi de plus par un magnifique artwork (je vous invite à visiter le site de l’illustrateur Jakub Rozalski). Et je ne peux m’empêcher d’évoquer l’extension qui apporte deux nouvelles factions et deux nouveaux plateaux de jeu avec de vraies nouvelles spécificités et permet même de jouer jusqu’à 7 joueurs. Mais là j’hésite, je m’y essayerai peut-être avec des joueurs qui connaissent déjà bien le jeu.

Scythe est un jeu de Jamey Stegmaier, illustré par Jakub Rozalski, Édité par Morning et Stonemaier Games.

 

Star Realms

“Piu piu piu !! Booomm” Ahahah j’ai détruit ton étoile de la mort intergalactique qui tue !!

Vous l’aurez compris Star Realms c’est de la baston de vaisseaux spatiaux qui ne rigole pas ! Mais c’est surtout un deckbuilding avec une mécanique ultra bien huilée.

Chacun des deux joueurs commence le jeu avec une flotte restreinte de vaisseaux : 8 scouts et 2 vipers. Les scouts fournissant des ressources utiles à l’achat de cartes et les Vipers la puissance de feu permettant de détruire les stations ennemies mais surtout réduire l’« Authority » ennemie. Car oui votre quantité d’autorité représente vos points de vie, au nombre de 50 en début de partie, si elle tombe à 0, vous avez perdu la partie. Le jeu se déroule tour par tour, où chaque joueur grâce aux 5 cartes de sa main va donc pouvoir acheter des vaisseaux ou bases dans le « Trade Row » (5 cartes) et ainsi enrichir son deck, et/ou accumuler des points de combats permettant de détruire les bases ennemies et saper l’autorité adverse.

Il existe 4 factions dans le « Trade Deck » (réserve de vaisseaux et de bases), chacune ayant des domaines propres (destruction de base, combat, trade, recyclage de deck, pioche, gain d’autorité, etc…). On essaiera donc dans une partie de ne pas trop s’éparpiller dans les factions afin de bénéficier des combos de chaque faction. Car oui comme tout deckbuilding qui se respecte, le but ultime est d’avoir un deck qui part tout seul en combo infinie afin d’humilier son adversaire dans cet espace où personne ne l’entendra pleurer.

Pour conclure, Star Realms est un  jeu très abordable (15€ env le starter), facile à prendre en main et hyper jouissif, un must have pour tout amateur de jeu de cartes. La traduction en VF pour l’instant ne concerne que le set de base et l’extension Crisis (parmi 5 en VO), mais c’est déjà une base très solide pour les non anglophones.

Si on se fit au réseaux sociaux, c’est le grand chouchou de Mr Phal pour ce début d’année, mais arrivera-t-il à imposer son « Authority » aux autres membres du jury, tel un Palpatine Cannois ?

Vers l’inFIJi et au-delà !!

Star Realms est un jeu de Robert Dougherty et Darwin Kastle, édité par White Wizard Game, distribué par Iello.

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