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En avant, il faut foncer, droit au but…

… Deux mi-temps et quatre-vingt dix minutes
C’est assez pour rassembler nos espoirs
et pour forcer la victoire. La victoire ! ♫♫♫

 

Inutile d’aller plus loin dans les paroles, les plus fans d’entre vous aurons reconnu le début du générique d’une série culte : Oliv’ et Tom, les autres peuvent passer cet article, ils ne s’y retrouveront que quand ils auront ingurgité les 128 épisodes de l’anime et/ou les 37 volumes du manga de Yōichi Takahashi racontant les exploits d’une jeune star du football japonais Olivier Atton (Tsubasa Ohzora en VO) capable de réaliser diverses actions extraordinaires avec son meilleur ami : un ballon.

 

Considérant, à partir de ce point de lecture, que vous êtes désormais à niveau, lançons-nous dans le vif du sujet. Ou presque ; car pour commencer je dois bien vous avouer que ça fait un bout de temps, depuis que je l’ai testé au festival de Cannes 2018, que je cogite cet article… Mais la flemme et les habitus m’ont empêché d’y consacrer plus tôt un article… Honte à moi, honte au système et à la procrastination ! Mais à toute chose malheur est bon, il m’aura donc finalement fallu une coupe du monde, une liesse footbalistiquo-nationaliste conséquente pour que je me sorte enfin les doigts (je ne vous dirais pas d’où) et que je vous cause enfin jeu et ballon rond… Enfin en l’occurrence ballon ovale, avec la sortie toute récente de Olive et Tom : Classico aux éditions Castelmore (filiale des éditions Bragelonne, spécialisées dans la publication de livres pour adolescents, qui s’est récemment lancée dans l’édition des jeux à licence).

Bref, après avoir fait overdose de soirées foot « classiques » où l’on regarde, une bière à la main, de vrais joueurs courir sur diverses pelouses de stades russes, revenez à la seule soirée qui en vaille vraiment la peine : la soirée jeux. Et pour que le sevrage soit progressif, plongez-vous dans une partie opposant les divers héros d’Oliv’ et Tom lors d’une partie endiablée à coup de lancés de dés en vous remémorant les figures acrobatiques des frères Derrick/Tachibana et les tirs de la « feuille morte » d’Olivier/Tsubasa.

Ça vous tente ? Alors c’est parti… Droit au but !

On range le short et les crampons et on sort les cartes et le saké. On affûte ses souvenirs et son japonais, on souffle sur les dés, c’est parti… Genzō Wakabayashi contre Ken Wakashimazu, vous voyez bien sûr de qui je veux parler puisque vous êtes à niveau !? Comme eux, vous êtes toujours en forme, super entraînés.

Vous êtes venus pour gagner, c’est sûr, mais heu, enfin c’est bien joli tout ça mais comment on joue ?

Excellente question ! Ce jeu en 1 Vs 1* se joue en 3 manches.

Deux matchs d’entraînement et un match final, qui sera le seul comptabilisé pour savoir quel joueur a gagné. Comme dans la vraie vie, comme dans l’anime… Être bon à l’entraînement ça ne sert à rien, si on ne remporte pas le championnat ! Chaque match est précédé d’une phase de recrutement des joueurs, durant laquelle vous jouez le rôle du type louche en lunettes de soleil sur les gradins dont j’ai oublié le nom et qui se demande toujours d’épisode en épisode qui sélectionner pour monter son équipe parfaite. D’une façon plus terre à terre, vous achetez les cartes représentant divers joueurs de la série.

Pour faire venir une carte (ou un joueur, cela dépend de votre niveau d’implication) dans son équipe, il faut en payer le coût en défaussant d’autres cartes. Il faudra donc opérer des choix stratégiques immédiats: vendre un rein pour se payer une superstar du genre de Kojiro Hyuga ou Jun Misugi, ou acheter 2 joueurs mous du genou (que je ne ferai pas l’affront de nommer ici) et garder des ressources pour la suite. À tour de rôle, donc, les joueurs effectuent leurs actions d’achat et constituent ainsi doucement mais sûrement leur dream team jusqu’à ce que l’un des joueurs pioche une carte “match” savamment placée au hasard au milieu de la pioche avant chaque début de partie. Le match va enfin pouvoir commencer et pour peu que vous ayez eu de la chance au tirage lors de votre recrutement vous allez pouvoir lancer une belle offensive, retourné acrobatique sur la barre transversale et dans la foulée shoot avec un trou dans les filets de votre adversaire.

Pour ce faire, placez vos cartes/joueurs devant vous dans un carré de 3×3 – oui quand on a eu le temps de ne recruter que deux joueurs avant le dévoilement de la carte « match » ça va vite – avec un buteur à l’avant si vous voulez vous donner une chance de gagner. Chaque carte/joueur a ses propres caractéristiques. Certains savent très bien tirer, d’autres moins… Certains sont excellents pour dribbler et/ou passer sur leur droite, certains, plus rares, savent même faire des coups spéciaux : catapulte infernale et tir du tigre, par exemple. Il vous faudra donc placer ces cartes/joueurs de façon optimale pour qu’il y ait un maximum de passages de balle entre les joueurs. On veut une passe, un crochet et… buuuuut. On est dans Oliv’ et Tom, et en ce sens l’univers est bien rendu, inutile donc de passer des heures à placer des défenseurs qui ne serviront à rien, on veut du spectacle. C’est celui qui aura fait le plus son mariole avec son équipe avant de marquer qui l’emportera. Circulation de ballon avant tout !

Oui! Même s’il n’y a pas vraiment de ballon… mais plutôt des dés.

Une fois votre équipe savamment placée par vos soins, il vous faudra lancer des dés. 3 jets de 5 dés lors des phases d’entraînement, 5 jets pour le grand match final. Et mis à part, les pouvoirs spéciaux de certains joueurs qui vont vous permettre de relancer un ou deux dés, il faudra faire avec. Vous placez donc les dés obtenus de la meilleur façon possible, en fonction des compétences de chaque joueur (ou des symboles notés sur la carte, encore une fois cela dépendant de votre faculté d’imagination) en même temps que votre adversaire qui a lui aussi lancé ses dés dans le même temps… Car oui, grosse surprise, chaque équipe joue dans son coin. Vous ne pouvez en aucun cas interférer dans ce que fait votre adversaire et la réciproque est vraie (quand je vous disais que la défense ne servait à rien…), du coup pour    déterminer le gagnant du match, une fois que les dés sont posés, il suffit de voir celui qui en a posé le plus avant de marquer. Certains joueurs rendant plus évidente la pose de dés que d’autres, il est bien plus facile de gagner avec des super stars dans son équipe qu’avec des prétentieux inefficaces de la North Folk…En bref, après une partie test sur le proto et une autre sur le matériel final (très beau au passage, bonne qualité, bien fidèle à l’anime), je recommande ce jeu à tous les fans de la série qui ont envie d’une madeleine de Proust, d’un instant nostalgie bien choisi… de s’amuser à lancer des dés en hurlant « tir du tiiiiiiiiiiiiiigre » pour les autres passez votre chemin. Ce jeu se veut tactique, mais le hasard de la pioche au départ et du lancer de dés ensuite, ne le rend que trop chaotique pour un joueur aguerri. Quant aux juniors, pour qui la gamme semble faite, ils passeront très vite leur chemin car le jeu manque cruellement de dynamisme et d’interaction entre joueurs, eux ils préféreront sans doute une vraie partie de football dans le jardin dans laquelle ils pourront s’en donner à cœur joie et tenter toutes les tactiques de leurs héros préférés en vrai.

Mais, une fois encore, si vous êtes nostalgiques de l’anime, vous ne pourrez qu’apprécier car le jeu est fait de telle manière qu’on se plonge très facilement dans l’ambiance !

Sur ce, bon jeu, salutations, vive le foot et vive la France ! Nous on a deux étoiles, ça fait toujours une de plus que Tsubasa !

Olive et Tom : Classico
est un jeu de Olivier Caïra
édité en juin 2018 par Castelmore
Et distribué par Hatier

* il existe une version pour jouer à 4 que je n’ai pas testée et qui m’a chaudement été déconseillée (y compris par l’éditeur :/ ) alors bon, je n’en parle pas. Je ne parle pas de ce que je ne connais pas, je suis comme ça…

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