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Tails of Equestria : The Storytelling Game

Pour moi, Mon Petit Poney c’était une collection de jouets à coiffer ayant eu du succès dans les années 80.
Je me souvenais également d’une série animée du temps du Club Dorothée pleine de bons sentiments, mais pas vraiment plus marquante que les Bisounours ou les Popples. J’étais passé au travers des différentes tentatives de relance d’Hasbro jusqu’à un free comics book day il y a deux-trois ans où je me suis laissé tenter par un floppy plein de couleurs de la dernière série en date, My Little Pony les amies c’est magique (Friendship is magic en VO), dont je n’attendais pas grand chose. J’ai lu ce numéro dans le métro me ramenant chez moi et les gens ont dû me prendre pour un fou car je me marrais tout seul. On est dans le cas d’une série pour enfants mais contenant des références et des private jokes pour les adultes. Le message de base est toujours le même, l’amitié peut résoudre tous les soucis et personne n’est irrécupérable. Les personnes qui font le mal sont en manque d’amis et reconnaissent souvent leurs erreurs pour peu qu’on prenne le temps de leur expliquer.
Suivant la lecture de ce numéro en VO j’ai fait acquisition du premier omnibus chez IDW Publishing (toujours en VO) et me suis marré tout du long grâce à toutes les références méta, les nombreux jeux de mots, situations improbables et les clins d’œil à des films ou des comic books.

Un jeu de rôle MLP, vraiment ? C’est la première réaction de toutes les personnes, moi y compris qui entendent parler de Tails of Equestria. Je me suis donc précipité en magasin où le pote qui m’en a parlé et avais indiqué au vendeur qu’il connaissait quelqu’un qui allait certainement l’acheter, l’avait vu. Premier constat en feuilletant le livre cartonné de chez River Horse, c’est aussi coloré que les comic books, avec de nombreuses illustrations issues de la série TV. Au niveau des règles, le jeu est prévu pour qu’un adulte puisse initier des enfants de 8 ans au jeu de rôle. C’est donc très simple, sans être simpliste, avec 3 caractéristiques, le corps, l’esprit et le charme, des talents (équivalent de compétences), des points d’endurance (représentant l’état de santé) et un ou plusieurs défauts pour personnaliser son poney. Trois types de poneys sont jouables avec le livre de base, les pégases qui ont un talent leur permettant de voler, les licornes avec leur talent télékinétique et les poneys terrestres qui sont plus forts et ont un talent leur permettant d’avoir plus de chances de réussir une action physique une fois par partie. Les valeurs des caractéristiques vont indiquer quel dé lancer (dé à 4, 6, 8, 10, 12 ou 20 faces) et si le seuil de difficulté fixé par le maître du jeu est atteint ou dépassé l’action est réussie, sachant que si un talent ou une autre condition permet de lancer plusieurs dés on garde le meilleur et que si un dé fait le maximum on peut lancer le dé suivant en gardant le meilleur résultat. Exemple si on fait 4 sur un D4, on lance un D6 et on garde le meilleur résultat et si ce D6 fait 6, on peut lancer un D8. J’ai vu quelqu’un aller jusqu’au D12 en partant d’un D4. Règle supplémentaire totalement raccord avec l’univers du jeu chaque poney apporte à ses camarades un jeton d’amitié (friendship tokens vendus séparément, mais dont on peut se passer en les notant sur sa feuille ou en utilisant n’importe quoi d’autre pour les représenter) auquel le maître du jeu en ajoute un. Au cours de la partie ces jetons peuvent être utilisés pour retenter une action, utiliser un D20 à la place du dé qu’on devrait normalement lancer, réussir une action ou faire apparaître un élément scénaristique utile. Pour encourager à l’entre-aide, le coût en jetons est moins élevé si on les dépense pour aider quelqu’un. En fonction des actions le maître de jeux peut donner d’autres jetons aux joueu.r.ses en cours de partie. Pour les combats, c’est également très simple, on fait la différence entre l’attaque des
adversaires et le ou les poneys qui font le moins perdent la différence en points d’endurance. Quand un protagoniste tombe à 0 point d’endurance, il tombe KO. Pas de mort car ce n’est pas dans l’esprit du monde dans lequel le jeu se déroule. Les combats sont souvent rapides et la plupart temps les anciens ennemis deviendront des alliés.
De plus là où la série fait référence à des films et autres œuvres imaginaires, le livre de règles de MLP Tails of Equestria fait de nombreuses références à Donjons et Dragons avec des niveaux (mêmes si les poneys montent mécaniquement d’un niveau à la fin de chaque aventure, ce qui exclut les longues campagnes car il n’y a plus trop de challenge une fois atteint le niveau 10), du matériel de base à acheter (sac à dos, corde et armure, …), des objets magiques à trouver et même un supplément bestiaire (avec des dragons, des manticores, …) et des livrets d’aventures qui font hommage aux récits d’heroic fantasy.

Carte d’Equestria

Niveau suppléments, sont déjà sortis, une pochette de jetons d’amitiés (12, ce qui ne fait pas assez de jetons pour plus 3 joueurs mais la pochette est jolie) dans sa boîte en carton (superbe packaging mais dispensable), un écran cartonné 3 volets plutôt pratique avec un rappel des principales règles et une carte d’Equestria, écran accompagné dans sa jolie boîte en carton d’un set de six dés basiques (qui a dit moches ?), de feuilles de personnages avec les trois types de poneys jouables avec le livre de base pré-dessinés et d’une aventure en livret souple à dos collé (La malédiction des statuettes) faisant suite au mini-scénario du livre de règles, une autre aventure en livret souple à dos collé (le festival des lumières) faisant suite à la précédente, des sets de dés plus jolis dans leurs boîtes en métal et un bestiaire cartonné relié qui en plus de donner les caractéristiques d’un certain nombre de créatures et de personnages de la série, propose les règles pour faire jouer entre autres des changelings et des dragons. Devrait également sortir un supplément dédié au film sorti en 2017.

Suppléments pour Tails of Equestria

Le jeu est plutôt bon dans le style pas prise de tête et se prête bien à l’initiation avec ses règles simples.
Il y a un passage expliquant ce qu’est le jeu de rôle et il est régulièrement rappelé que l’important c’est de s’amuser et que les règles doivent passer au second plan. De même le mini-scénario du livre de base est assez didactique, les deux livrets complétant la campagne qu’ils lancent sont bourrés de passages à lire aux joueurs et d’informations utiles dont les plans des lieux. Il respecte l’univers de la série et le matériel est de qualité et abondamment illustré (je me suis régulièrement retrouvé à montrer des pages du livre de base ou des livrets d’aventure aux joueu.r.se.s pour appuyer mes descriptions). Ce matériel qui semble à première vue destiné aux bronies (fans hardcore) est loin d’être indispensable, d’ailleurs le livre de base propose une table de jets de dés et indique qu’à la place d’acheter les dés du jeu on peut utiliser d’autres dés trouvables en boutique, ou une application gratuite de lancers de dés. Même chose pour les suppléments, leur existence est mentionnée mais il est spécifiquement indiqué qu’on peut s’en passer. Pour la deuxième aventure il est indiqué qu’on peut inventer la suite et pour la dernière aventure de la campagne il y a un paragraphe d’introduction spécifique si on n’a pas fait jouer l’aventure précédente.
Pour maîtriser il vaut mieux connaître un minimum l’univers et lire l’anglais, mais pour jouer aucune connaissance n’est nécessaire, juste la prise de conscience qu’il n’y aura pas de mort et que le pouvoir de l’amitié primera lors de l’aventure. J’ai vu des personnes septiques tester le jeu et repartir avec le sourire. J’en ai même vu repartir avec leur feuille pour redessiner leur poney.

 

Jeu de rôle chez River Horse

Comic books chez IDW Publishing

Série chez DHW Media

Edition française : Black Book Editions

© Droits réservés. Les images restent la propriété de leurs auteurs.

Pour la une, Dungeons and Ponies Plus One Dragon ©2013-2015 johnjoseco

Les autres images sont issues des sites mentionnés ci-dessus.

3 réflexions sur “Tails of Equestria : The Storytelling Game

  • Ros franck

    Tiens savez vous si le jeu va etre publié en Français?

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    • Shikata ga nai

      Pas de traduction française annoncée, à ma connaissance, pour le moment.

      Répondre
  • Jérôme Dufour

    Une version française est maintenant disponible. Je commence des parties avec ma fille et sa cousine sous peu 🙂

    Répondre

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