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Overseers et Onitama, du Prozac ludique contre la déprime de la rentrée

La rentrée approche ! Les supermarchés pullulent de fournitures scolaires, les pubs à la télé nous rappellent de foncer acheter la nouvelle gomme Maped à 5 euros et qui efface que dalle. Les avis d’imposition vont bientôt arriver dans les boîtes aux lettres, tandis que les vacances touchent à leur fin. Le soleil se fait plus rare (sauf si vous habitez à Bayonne, là ça va) et l’automne arrive, avec ses premiers coups de froid. Bref on déprime, on a envie de rester dans son lit avec un bon chocolat chaud (lait de soja pour les vegans, parce qu’on pense à vous) devant une bonne série type Charmed. En lisant ces lignes vous avez déjà envie de vous pendre ? C’est normal mais pas de panique, j’ai le remède : Igiari. Ce n’est pas le nom d’un nouveau médicament mais un éditeur qui a décidé de nous pondre pour la rentrée deux nouveautés qui vont vous redonner du baume au cœur, Onitama et Overseers. Alors oui le fan hardcore (et relou) nous dira que les deux jeux étaient d’abord prévus pour le début de l’été mais bon on va pas chipoter, les problèmes d’impression ça existe. Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à préciser que je ne suis absolument pas payé par Igiari pour cet article, néanmoins si quelqu’un qui travaille chez eux veut me gratifier d’un petit chèque, on peut s’arranger. J’accepte aussi les chèques-vacances.

  • Onitama, les échecs à portée de tous

Bref ! Commençons par Onitama, une sorte de jeu d’échecs simplifié créé par Shimpei Sato dont les règles peuvent tenir sur un Post-it (je tiens à préciser que je ne suis pas payé par Post-it mais si jamais… ok j’arrête). Deux joueurs incarnent chacun une école d’art martial à travers 4 disciples (petits pions) et un maître (grand pion). Le jeu se joue sur un plateau carré de 5 cases de côté et pour gagner, il faut soit capturer le maître adverse, soit emmener son maître sur la case centrale du camp adverse.

 

Et pour se déplacer ? J’y viens, ne soyez pas pressés. Chaque joueur possède deux cartes avec des mouvements différents qui permettent parfois de sauter des cases, parfois de se déplacer en diagonale etc… Une cinquième carte est disposée à côté du plateau. Le joueur actif utilise une de ses deux cartes pour déplacer le pion de son choix et une fois le mouvement fait, il place la carte utilisée au milieu pour prendre celle qui s’y trouvait. Le joueur suivant fait de même ce qui veut dire que les deux joueurs vont disputer une partie avec les cinq mêmes cartes ce qui permet de prévoir les différents coups adverses. La durée d’une partie varie selon les joueurs et le temps de réflexion mais n’excède pas 25 minutes.

On se laisse malgré tout porter par le jeu et les stratégies fusent très vite dans la tête. Moi qui suis fan d’échecs – oui je raconte ma vie c’est mon article OK !? – j’ai apprécié la mécanique qui ne laisse aucune place au hasard et qui nécessite de la réflexion. Le matériel est plutôt joli quoique très simple. On pourra regretter la boîte, qui est un peu grande donc pas forcément transportable partout. Dommage car le jeu s’y prête bien. Onitama sera vendu entre 25 et 30 euros ce qui est son principal point faible. D’abord parce que c’est l’équivalent de 5 ou 6 gommes Maped ce qui est énorme. Mais surtout parce que la boîte est vide. A part les douze cartes de déplacement, le tapis, et les 8 pions, il n’y a rien d’autre que de l’air. Et ça fait cher pour de l’air (un peu comme les chips). Néanmoins, si vous aimez les dames, les échecs ou tout autre jeu de réflexion de cette gamme, laissez-vous tentez.

  • Overseers, un party game en puissance

Maintenant passons à Overseers, créé par Guan Chih Huang et illustré par Studio Amatiz (c’est un pseudonyme, personne n’appelle son enfant Studio. Je m’excuse toutefois si des gens qui s’appellent Studio lisent ces lignes). Overseers est un jeu qui mêle bluff, draft et scoring (je viens d’inventer ce terme, c’est mon article je fais ce que je veux). Au début de chaque manche, les joueurs reçoivent un personnage avec un pouvoir spécifique. Ensuite, 6 cartes avec différentes valeurs de points sont distribuées entre les joueurs, qui vont en sélectionner une puis passer leur main à leur voisin de gauche, en garder une à nouveau et ainsi de suite jusqu’à avoir 5 cartes, la dernière étant jetée à la défausse. Dès lors, trois cartes sont révélées et deux sont cachées, ce qui permet d’entrer dans la phase de négociation, le but étant de démasquer celui qui a le plus de points en sa possession. Une fois les discussions passées, on accuse quelqu’un qui avoue ou nie être le plus avare (en cas d’égalité le leader tranche). Les cartes faces cachées sont alors révélées ; si la personne accusée a nié avoir le plus de points et qu’il a raison, il reçoit une carte de son choix de la défausse. S’il a nié et qu’il a effectivement le plus de points, il perd ses deux meilleurs cartes. Enfin s’il a avoué, il perd deux cartes au choix. Le jeu s’arrête au bout de 3 manches et celui qui a le plus de points a gagné, ce qui donne des parties d’environ 30 minutes. Toutefois rien ne nous empêche de jouer des manches supplémentaires pour faire durer le plaisir (et le suspens).

Là aussi c’est un jeu avec des règles simples, bien que je n’aie pas expliqué certaines subtilités. Mais pour peu que vous jouiez avec des margoulins, le jeu devient très vite fun et on se laisse prendre, essayant très vite de garder les meilleures cartes pour soi. Les interactions entre les joueurs sont très bien gérées grâce aux différents personnages, l’un permettant de voir deux cartes cachées d’un adversaire, un autre permettant de ne montrer que deux cartes plutôt que trois ou un autre qui peut remplacer la valeur d’une carte par une autre. A noter que le design des personnages est de qualité, et je ne dis pas ça parce que ce sont tous des femmes dans des tenues affriolantes, pas du tout. La boîte est, elle-aussi, jolie, tout comme les jetons qui bien qu’en plastiques sont cohérents avec l’esprit du jeu. Bon, il faut bien critiquer quelque chose parce que sinon, le lecteur simplet va penser que je touche des royalties donc on regrettera la répétitivité du jeu. Je pense qu’on peut vite avoir fait le tour au bout de quelques parties. Néanmoins, cela peut faire un bon party game à ressortir de temps en temps.

  • Au final ? On achète !!

Vous l’avez compris, Igiari tape fort en cette rentrée grisâtre avec ces deux jeux. Si vous n’avez pas claqué tout votre fric pendant les vacances, et que les impôts ne vous ont pas tout pris, ça vaut le coup de s’intéresser à Overseers et Onitama. Présents sur les marchés asiatiques et anglophones depuis déjà plusieurs mois, ils ont pu faire leur preuve notamment à travers un kickstarter pour le premier qui a dépassé les 700%. Et on sait tous que les américains et les anglais ne font que des bons choix. Comment ça ? Trump ? Le Brexit ? Non ça ne me dit rien. Dans tous les cas si vous avez l’occasion de les tester sur différents salons, foncez ! Et pour une cinquantaine d’euros vous pourrez en faire l’acquisition. Sinon vous pouvez toujours tenter une opé. Spé. en investissant dans l’entreprise Maped.

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