Boite à ChimèreFigurinesMurder

STAR WARS, ou l’irrésistible attrait de la Force ludique

Et si nous faisions un petit point sur l’emprise de STAR WARS dans le monde ludique en général, et au sein de la Boite à Chimère en particulier ? Des jeux Guerre des Étoiles (pour les plus anciens de nos lecteurs), nous en avons tous croisés au moins une fois dans notre vie. Mais la sortie de l’épisode VII, Le réveil de la Force, donne l’occasion à nos deux rédacteurs réguliers de débattre sur les diverses possibilités existantes pour s’imprégner de la Force au travers du jeu sous toutes ses formes.

La sortie d’un nouveau film y est sans doute pour beaucoup, mais force est de constater que STAR WARS et la Boite à Chimère, c’est un peu comme Actarus et Venusia ou Mulder et Scully dans les premiers X-files : ils s’aiment, mais ils ne le savent pas encore. Ça n’a d’ailleurs rien de surprenant, dans une bande de geeks comme la nôtre on s’attend forcément à trouver son lot de starwariens intégristes et, pour ceux qui font mine de ne pas y toucher, en grattant un peu, on trouve toujours plus de passionnés qu’ils ne veulent l’admettre.

Il y a fort longtemps, dans une galaxie (pas vraiment) lointaine… un type s’est dit : « Hé ! et si on utilisait la licence pour en faire du merchandising à tout va ? » Ce type, c’était Georges Lucas qui, pour compléter le financement de son film, a échangé une partie de ses droits de producteur contre l’intégralité des revenus des produits dérivés engendrés à partir de l’univers de Star Wars. Il faut dire qu’à l’époque, aucun film n’avait encore fait l’objet d’un culte commercial comme celui que va connaître la célèbre trilogie, au point de rendre richissime son créateur et ridiculiser la vision étriquée des studios hollywoodiens. echecswMais attention au côté obscur des marchands du grand n’importe quoi ! On trouve de tout en dérivés ludiques de Star Wars, y compris — et pas qu’un peu — de grosses daubes sans intérêt ! Les vendeurs de lessive marketing savent parfaitement recycler les jeux de grand papy pour les faire passer pour des nouveautés ébouriffantes. On pourrait ainsi évoquer les jeux d’échecs dont les pièces sont remplacées par des figurines — généralement très laides — des personnages de la saga, ou — dans le mode foutage de gueule intégral — l’habillage Star Wars des souvenirs d’un autre âge allant du jeu de l’oie aux petits chevaux. Oui, rien ne les arrête.

carcassonne-star-warsDans le mode ludique plus costaud, on ne pouvait échapper aux adaptations des grands classiques du jeu de société : Monopoly SW (dont le look a été revisité), Risk (une version plus élaborée est annoncée pour remplacer le mode classique), le Stratego ou un Labyrinth SW. C’est à se demander comment le Cluedo a pu passer au travers des mailles de ces adaptateurs fous ?! Et la série ne s’arrête pas là ! Avec l’annonce de la sortie du septième opus, les esprits débridés se sont à nouveau lâchés. On trouve ainsi maintenant une version Carcassonne Star Wars et un Loopin’ Chewie, version hilarante du Looping Louie qui fait la joie de nos chères têtes blondes.loopinchewie

Ne vous laissez pas impressionner par cette vision étriquée de notre cher Kristoff. On sait tous qu’il est jaloux et aurait rêvé d’avoir un Loopin’ Chewie quand il était petit. (Note de Satan à nos lecteurs.)

Maintenant que nous avons fait le tour (incomplet) des habillages qui ne révolutionnent pas grand chose, parlons un peu des jeux qui nous font toucher du doigt le pouvoir réel de la Force.

X-Wing, on combat dans les airs…

XWING2Issu du très sympa Wings of War, chez les mêmes éditeurs FFG et Edge, X-Wing est une simulation de combats spatiaux. Rapide et addictif, il est accessible à tous.

XWING1Au delà des règles (très simples à assimiler), c’est du fun à plein tube, on est véritablement dans un combat aérien de Star Wars. On a l’impression de revivre la bataille de Yavin (vous savez celle à la fin de l’épisode IV) avec des courses-poursuites, des esquives, des feintes. Vous voyez les vaisseaux se croiser sur la table, tenter des manœuvres pour prendre le dessus, un joueur imiter toujours le pioy oiouw caractéristique des bruits de blaster. Personne ne s’ennuie, tout peut aller très vite ou au contraire se transformer en un haletant  duel entre deux as.

XWING3Pour le matériel, les vaisseaux sont de superbes miniatures pré-peintes, détaillées, tout en ayant un format très jouable : les petits vaisseaux comme les X-Wings et les TIE font 3 cm sur 4 environ, les moyens comme le Faucon Millenium ou le Slave de Bobba Fett font aux alentours de 10 cm. Ces petits bijoux ludiques ont beaucoup de succès même auprès de non-joueurs fans de Star Wars. Évidement cela a un coût, et une fois qu’on a mis les doigts dans le pot de confiture, on a du mal à ne pas y retourner… il y a 14 extensions de vaisseaux différentes pour l’Alliance rebelle, et autant pour l’Empire galactique. Cela va du B-Wing à l’intercepteur TIE (à 15 €) au Faucon Millenium ou la navette impériale (qui coûtent 30 €), quand on commence c’est la pente infernale.

Et la Boite à Chimère me direz vous ? Avec en moyenne 10 ou 12 participants pour des parties décidées 24 h à l’avance, la plupart des joueurs ayant leurs propres figurines, quelques-uns tous (oui TOUS !) les vaisseaux sortis jusqu’à maintenant, je vous laisse en tirer la conclusion vous-même.

… ou sur terre, avec Assaut sur l’Empire

Assaut01Attirant régulièrement les joueurs autour d’une table depuis sa sortie à l’été 2015, Assaut sur l’Empire est également un jeu de figurines,  mais il s’agit ici d’un Dungeon Crawling (comme Descent) c’est à dire ce type de mécanique où l’on fait progresser nos fantassins dans différents espaces représentés par des plateaux ludiques.

Assaut02Assaut sur l’Empire se joue en deux modes différents : en mode escarmouche à un contre un, ou en campagne — pouvant réunir de 3 à 5 participants — opposant un joueur dirigeant les troupes de l’Empire contre les autres adversaires et leurs personnages de l’Alliance rebelle dans des combats épiques tirés de scénarios à suivre. La boite assez volumineuse propose, en plus des tuiles, cartes et accessoires divers, une quarantaine de figurines non peintes : d’un côté l’Empire et ses fameux stormtroopers, ses bipodes et autres machines infernales, de l’autre les wookies, les jedis et rebelles.

Visiblement la demande est forte à la BàC. Les joueurs y retournent plusieurs séances de suite, c’est à croire que l’Empire n’en finira jamais de prendre sa branlée intergalactique.

Dans la catégorie branlées intergalactiques, grâce à la réalité ludique on sait que ce sont plutôt les rebelles qui adorent se faire poutrer par le côté obscur qui restera encore et toujours le plus fort, hin, hin, hin ! (Note de Kristoff à nos lecteurs.)

En tout cas les chimériens, eux, ne s’en lassent pas. On nous annonce même un article entièrement consacré à Assaut sur l’Empire pour le début d’année.

Une murder Star Wars ? Eh bé oui, nous l’avons testée !

Malgré les réticences de certains (la peur de voir galvaudé l’esprit, les costumes ridicules, etc.), nous l’avons faite et avec succès ! Imaginez dix-huit personnes imprégnées de l’esprit et l’ambiance de la Cantina, avec des tenues de ouf et un RP à fond. Que du bonheur ! (encore un grand merci au Dernier bar avant la fin du monde pour nous avoir privatisé son deuxième sous-sol dont le décor était parfait pour coller à l’intrigue). La soirée fut si réussie qu’une suite est prévue pour 2016.

Durant quatre heures, des représentants de l’Empire ont cherché à découvrir les assassins du gouverneur de Tatooine parmi les divers voyageurs, potentiellement touristes et assurément trafiquants, et les autochtones aux tristes figures. Tout ce petit monde de suspects ayant comme point commun d’essayer de quitter la planète au plus vite, si possible les poches pleines. Sans dévoiler les multiples intrigues croisées, sachez que la scène finale fut épique, avec combat de sabre laser et usage de la Force… et totalement improvisée puisqu’elle ne correspondait pas du tout à celle prévue par le scénariste ! Ce type de surprise fait partie de la magie des murders.

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Ce que vous ignorez sans doute, c’est qu’en plus d’avoir eu en guest des joueurs généralement peu enclins à participer à ce type d’événement, certains ont discrètement soudoyé le scénariste (par des « Oh ! s’te plait, s’te plait ! » et « Vas-y ! sois sympa ! ») pour avoir l’occasion d’utiliser le sabre laser qu’ils avaient depuis des années chez eux dans un placard. Pire : ceux qui avaient une tenue complète de jedi qui n’attendait que l’occasion d’être sortie. Malgré un prix assez élevé des tenues officielles, certains participants n’ont quand même pas hésité à investir. Mais avec un peu d’éléments de récupération et beaucoup de  bidouille, on peut se faire des costumes qui claquent méchamment (il faudrait penser à faire un tutoriel là-dessus d’ailleurs). Bref. Un signe que Star Wars reste une valeur sûre et qu’il y a plus de fanboys autour de nous qu’on pourrait le croire…

It’s a trap !
Shikata ga nai aux non initiés faisant leur première murder.

SWJDR01SWJDR02Il y a aussi bien entendu le jeu de rôle, dont des parties sont régulièrement proposées au sein de l’association. Il est tout à fait possible d’y jouer en version contemporaine éditée par FFG et Edge, facilement accessible pour les joueurs débutants, ou encore — comme nous l’avons fait plus récemment — avec la toute première version D6 de 1986 sortie de la naphtaline pour l’occasion. Et le côté science fiction décomplexée, ça roxxe.  Simple d’accès, facile à jouer si on a au moins une vague idée de l’univers, et vous y êtes, blaster au poing et chasseur rebelle en hyperespace, l’Empire n’a qu’à bien se tenir !

Testez vos connaissances avec Timeline Star Wars

timeline-star-warsEnfin si tout cela ne suffisait pas, Asmodée a sorti Timeline Star Wars. Ce qui pourrait passer pour un gadget de fans s’avère être aussi fun que le reste : comme dans les autres Timeline de Frédéric Henry, il s’agit de replacer des événements dans une frise chronologique. Mais au lieu de situations historiques, il s’agit de placer des scènes des films (de la première trilogie bien sûr) dans leur ordre chronologique. Assez facile pour certains événements (savoir que les ewoks apparaissent bien après Dark Vador par exemple) le jeu peut être plus costaud quand il s’agit de placer de mémoire la séquence où Obi-Wan donne à Luke le sabre laser de son père, avec celle où ils visionnent le message de Leia diffusé par R2D2.

Note : ne tentez même pas d’affronter notre président de l’asso, vous n’auriez aucune chance….

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« Tu veux te faire une soirée Star Wars avec les DVD remasterisés alors que j’ai les VHS originaux ?! Cette erreur envers moi sera la dernière, capitaine. »
Darth Smerk Vader

Voilà. Je crois qu’on peut comprendre qu’au-delà de la sortie d’un nouveau film, l’amour immodéré pour l’univers dépasse les clivages rôlistes, platoïstes, murderistes. En cherchant un peu, je suis certain qu’on trouverait facilement un ou deux Faucons Millenium dans une cave, quelques comics cachés ici ou là, voire des posters négligemment placés dans le salon.

Si, comme nous, vous vibrez au son du sabre laser et de la respiration artificielle de Dark Vador, si votre chien s’appelle R2D2 et clignote à tout va, n’hésitez pas à tenter l’aventure avec les quelques jeux proposés dans cet article. Nous, on adore, et parions que la sortie du nouvel opus ne va pas diminuer cette histoire d’amour chimérique. Car, comme on dit :

May the Force be with you!

Satan et Kristoff

STAR WARS est TM & © Lucasfilm Ltd. Les photos des jeux de figurines proviennent du site Edge. Les photos de la murder et de la partie de X-Wing sont © 2015 – La Boite à Chimère. La photo de couverture du JDR STAR WARS de 1986 provient du site www.roliste.com

Satan

Satan, ennemi publique numero 1 depuis des millénaires, grand strateguerre de la soirée murder, ayatollah du jeu du rôle, prince du Deck building et Parain de la mafia ludique au sein de la Boîte à Chimère.