La Boite à Chimère

Paddy a écrit : [...] mais uniquement si le groupe une fois complet ne sera pas inscrit sur d'autres tables à ce moment-là.

JohnLorde a écrit : [...] A la limite c'est plutôt l'idée d'un rp commun rigolo qui me botterait [...]

Le jour de mes trois ans, les prêtres sont venus dans notre modeste maison pour annoncer à mes parents que j’avais été pressenti pour rejoindre le sanctuaire. Je n’ai bien sûr aucun souvenir de cette visite mais j’en ai entendu le récit des centaines de fois dans la bouche de ma mère.

Le jour de mes cinq ans, le voyant du temple est venu me tester et il a confirmé que j’étais effectivement béni par le phœnix. Après son passage, j’ai commencé à produire spontanément de la lumière… au grand désespoir de mes parents.

Le jour de mes sept ans, le chapelain est venu me chercher pour me conduire au sanctuaire. Mon père s’est muré dans le silence et ma mère luttait pour ne pas fondre en larme. J’étais terrifié.

J’ai suivi les études dans l’austère faculté du temple. Les années ont passé et le pouvoir du phœnix n’a cessé de grandir en moi. Le feu de la régénération coulait de mes mains quand j’écartais les doigts. La lumière de la vérité confondait le menteur quand je prononçais les prières rituelles. De tous les étudiants, j’étais l’un des rares, et sans doute le plus habile, à pouvoir canaliser la puissance divine. Pourtant, je n’étais pas satisfait. Les autres membres du temple vivaient des extases ; les Dieux leur parlaient dans leur sommeil ; ils avaient des révélations incroyables à partager… moi, les Dieux ne m’habitaient pas et j’étais frustré de leur silence. Pire, mes pouvoirs me permettaient de confondre les affabulateurs… aussi, je n’étais guère populaire auprès des autres étudiants… j’ai même fini par ne plus faire usage de mes dons divins.

Petit à petit, les livres sont devenus mes meilleurs amis. Je suis devenu un fidèle de la bibliothèque du sanctuaire et j’ai cherché avec acharnement dans chaque ouvrage des explications au silence pesant des Dieux. Je n’ai trouvé aucune réponse… ou plutôt si… j’ai fini par conclure que l’existence n’avait aucun sens et que c’était une grande chance car cela m’offrait l’entière liberté de donner à ma vie le sens de mon choix. Je suis donc devenu bibliothécaire et chercheur de savoir… de tous les savoirs… c’est ma grande passion !

Je suis également devenu médecin. Ce n’est pas une vocation, bien que la recherche du savoir médical m’enthousiasme. Non, c’est plutôt une décision prise par dépit car je ne savais que faire de tous ces dons divins que le phœnix m’a accordés. La guérison est le seul usage véritablement utile que j’ai pu y trouver. En particulier depuis que j’ai accompagné avec beaucoup de chagrin les derniers jours de mes vieux parents.