
La Malédiction de Strahd - Prologue
Bienvenue en Barovie
Au plus profond de la Forêt Haute, cinq individus se rencontrent sur le chemin. Deux humanoïdes semblables à des monstruosités, originaires des terres lointaines d'Eberron, un Loxodon investigateur servant l'Ordre guidant la fureur d'un Minotaure en quête de vengeance envers les Lupins de son passé. Deux bardes itinérants toujours en quête gloire et de leur destinée, un jeune Humain à la lame rouillée sous la tutelle d'une Tieffeline aux cheveux de neige. Et enfin un serviteur du Temple du Phénix, venu répondre à l'appel à l'aide d'une bourgade isolée, sous les termes suivants :
« Salutations à vous, puissants et valeureux.
Moi, humble serviteur de Barovie, vous présente mes respects. Nous implorons vos services, car nous avons désespérément besoin d'aide.
Ireena Kolyana, l'amour de de ma vie, est la victime d'un mal redoutable contre lequel même les aimables gens de notre village ne peuvent la protéger. Elle dépérit suite à sa blessure et j'aimerais pouvoir la sauver de cette menace.
Cette communauté est prospère. Je vous offrirai tout et plus encore. Si vous et vos compagnons répondez à ma demande désespérée.
Faites vites, car ses jours sont comptés !
Tout ce que je possède sera vôtre !
Kolyan Indirovitch
Bourgmestre
Après une nuit auprès du feu de camp et quelques tours de garde durant lesquels une brume s'installe, le groupe se réveille avec effroi, dilapidé de l'ensemble de leurs biens, hormis quelques vestiges personnels, et entouré d'un brouillard épais et menaçant. Des traces de loup les mènent sur une piste jusqu'ici dérobée et plus profondément dans une forêt inconnue, où le soleil reste caché par une épaisse couverture nuageuse.
La brume dévoile plus tard une énorme porte (voir la vignette ci-dessus) dont les portes s'ouvrent en grinçant à leur arrivée et se referment après eux. Les traces de loup se dissipent alors et la brume continue de suivre leur mouvement sur un chemin boueux aux flaques sombres.
Un cadavre est découvert, tenant dans sa main une autre version du message, visiblement de l'écriture d'un auteur différent :
« Salutations à vous, puissants et valeureux.
Moi, bourgmestre de Barovie, vous présente mes respects et mon désespoir.
Ma fille adoptive, la belle Ireena Kolyana, a été mordue il y a quelques nuits par un vampire. Depuis plus de quatre cents ans, cette créature s'abreuve du sang de mes concitoyens. Ma chère Ireena se meurt à cause de la blessure impie infligée par cette bête malfaisante devenue trop puissante pour être vaincue.
Voilà donc ce que je veux vous dire : tenez-nous pour morts et entourez cette région des symboles du bien. Puissent les hommes pieux faire appel à leurs pouvoirs pour que le diable reste confiné derrière les remparts de la Barovie en pleurs. Laissez nos chagrins à nos tombes et épargnez le monde de ce maléfique destin qui est le nôtre.
Il y a beaucoup de richesses piégées dans cette communauté. Revenez cherchez votre récompense lorsque nous serons tous partis pour une vie meilleure.
Kolyan Indirovitch
Bourgmestre
Le groupe ne peut s'attarder sur une telle révélation, apparemment pistée par une meute de loups dans les forêts maudites qui les entourent. Une course est alors engagée jusqu'à sortir de la forêt, où ni le mur de brouillard, ni les lupins ne semblent plus vouloir les engager. Devant eux s'étend une large prairie encerclée par la forêt et l'horizon leur démontre qu'ils se trouvent dans une vallée cloisonnée de hauts reliefs montagneux.
Plutôt que de suivre la route, il est décidé de rejoindre la rivière plus au Sud afin de se désaltérer. L'absence de faune y est inquiétante et le groupe remonte le cours d'eau - parallèle à l'orée de la forêt - pendant une petite heure avant de tomber sur une demeure isolée et légèrement surélevée.

Deux enfants, qui se présentent sous le nom de Rosalvada (Rose) et Épineboldt (Épine) Durst. Initialement inquiets de la présence des deux héros aux allures animales, Rose leur supplie de les aider à retrouver leur petit frère Walter, car leurs parents seraient descendus à la cave affronter un monstre.
Particulièrement empathique envers la détresse des enfants, le minotaure s'élance dans la demeure, rapidement suivi par le reste de leurs compagnons, hormis la tieffeline qui reste prendre soin des enfants.

La demeure des Durst débute par un rez-de-chaussée très propre et illuminé, suivi par un premier étage plutôt propre. Un silence de mort reste pesant et n'est brisé que par l'assaut d'une armure animée qui garde le second étage, bien moins entretenu. Surpris par l'assaut, Hagbar manque de tomber par dessus la rembarde, mais ses compagnons l'aident à défaire rapidement la créature artificielle.
À l'extérieur, Chryséis voit avec horreur le mur de brouillard menaçant sortir de la forêt et engloutir la demeure. Sans pouvoir sauver les enfants qui disparaissent tels des mirages, elle s'engouffre elle-même à son tour avec hâte et la Demeure Funeste possède désormais ses futures victimes ...
Le groupe continue l'exploration de l'étage en entendant les pleurs d'un nourrisson. Ils tombent sur la chambre d'une bonne dans laquelle repose le squelette d'une femme assassinée au poignard. Son spectre attaque Ludin lorsque ce dernier s'approche trop près du berceau, bien que ce dernier soit en réalité vide, et en passant à travers les murs le fantôme se retrouve rapidement défait. Au même étage, le groupe trouve dans la chambre des maîtres de maison une lettre d'Elizabeth Durst évoquant un ultime rituel impliquant le fils de son mari et de la bonne, mais aussi un coffret à bijoux contenant trois petits anneaux dorés et un pendentif en platine orné d'une topaze, ostensiblement d'une grande valeur. Taies d'oreiller et savons sont récupérés depuis une salle de bain mitoyenne.
Retournant à l'étage inférieure, la compagnie défait les armures d'apparat et les lances ornementales dans le couloir principal, avant d'investiguer le bureau de Monsieur Durst. Dans les tiroirs sont récupérés l'acte de propriété de la demeure, d'un moulin et le testament léguant les possessions de la famille Durst aux trois enfants, en complément de tout le nécessaire pour écrire. La bibliothèque est spolié d'un ouvrage religieux et d'un herbier, mais dévoile rapidement une pièce secrète contenant des essais de démonologie et un coffre entrouvert par le bras décharné d'un squelette, visiblement un ancien aventurier, désormais dépossédé de son sac à dos, son armure de cuir légèrement ébréchée, sa hachette et son marteau léger. Trois livres vierges à la belle couverture noire et trois parchemins (étudiés plus tard comme étant un parchemin de Bénédiction, un d'Arme spirituelle, et un dernier de l'école d'abjuration) sont retirés du coffre, dont le piège est depuis longtemps dépourvu de toute munition.